Plus que jamais, il faut prendre soin de nous
Par France PoirierAvec la saison de l’automne, l’hiver qui approche, le changement d’heure et qui plus est la deuxième vague de la pandémie, on ne parlera jamais assez de santé mentale.
En mars dernier lorsque la pandémie a frappé, tout le monde s’est placé en mode survie. On ne savait pas trop à quoi s’attendre, mais l’arrivée de la deuxième vague à l’aube de la saison froide est bien différente.
Sandra Cormier est adjointe à la programmation clinique à la Direction des programmes Santé mentale, dépendance et services psychosociaux généraux adultes : « Les personnes qui avaient déjà des suivis en santé mentale, on se concentre sur eux en s’assurant que tout se passe bien. Par ailleurs, on voit dans cette deuxième vague une nouvelle clientèle. On sent la détresse chez les gens. Nous nous étions préparés pour cette deuxième vague en rehaussant certains services par notre porte d’entrée qui est la ligne Info-Social 811. Notre offre de service a été rehaussée. »
Ajout de personnel
Des professionnels ont été ajoutés pour venir en aide aux personnes en situation d’itinérance en créant un refuge permanent à l’ancienne église Sainte-Paule. De plus, un travailleur social a été embauché pour cette clientèle et pour soutenir les organismes communautaires. Finalement, trois professionnelles sont assignées au poste de police en soutien aux policiers dans les interventions avec les personnes en détresse, pour mieux les diriger vers le service approprié à leur situation.
« Ce sont toutes des actions qui permettent de soutenir une clientèle fragilisée par la situation. »
Pendant le confinement, le suivi auprès de la clientèle vulnérable se poursuit. « Ces clients ont été identifiés et rappelés régulièrement pour valider leur état. Des sommes ont été injectées par le gouvernement pour soutenir les soins en santé mentale », précise-t-elle.
Info-Social 811
La porte d’entrée pour aller chercher de l’aide psychosocial est la ligne 811. « Quand les gens appellent, on évalue comment ils vont. Les facteurs aggravants au niveau de la santé physique et de la santé mentale sont l’augmentation de la consommation d’alcool ou autres substances, l’impuissance face à une situation, la perte d’appétit, les cauchemars, etc. Ont-ils vécu des deuils par rapport à la COVID ou autres, ont-ils des maladies chroniques? Au premier appel, on surveille ça pour identifier si on doit faire des retours d’appel ou les revoir en clinique. »
Les impacts dans quelques mois
« Plus ça va avancer dans le temps, plus les impacts vont être grands. Nous craignons plus la deuxième vague et nous croyons que les conséquences vont se faire sentir le printemps prochain. Tout dépendant comment va se passer cette deuxième vague », explique Amélie Gauthier, directrice générale du Centre de prévention du suicide (CPS) Le Faubourg.
« Nous continuons à suivre notre clientèle, mais c’est certain qu’il y aura plus de gens en détresse. La clientèle qui nous contacte ce sont les adultes, mais il y a des gens en détresse dans toutes les tranches d’âge », souligne celle-ci.
Prévention
Selon Amélie Gauthier, les gens doivent faire de la prévention. Personne n’est à l’abri. « Il faut maintenir une saine routine de vie, même si on est à la maison. Prendre trois repas par jour, faire une bonne nuit de sommeil, continuer de faire de l’exercice, aller prendre une marche. »
Elle explique que les gens sont à se sortir la tête de l’eau. Il faut prendre conscience de l’anxiété que l’on vit et apprendre à la gérer. Prendre soin de nous. Aller se chercher des outils. S’occuper des gens autour de nous, appeler les personnes qui vivent seules, prendre soin les uns des autres, c’est essentiel.
« On remontait la pente de la première vague, mais celle-ci aura des impacts sur les personnes en difficultés. Il faut aider la clientèle vulnérable. On doit mettre plus de gens pour répondre, c’est primordial », conclut madame Gauthier.
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