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Préposé en CHSLD : Une vocation à risques

Par France Poirier

Nathalie Lefebvre est infirmière en gérontologie depuis plus de 30 ans, elle travaille en CHSLD et souhaite témoigner du travail difficile que doivent faire les préposés aux bénéficiaires.

« Je voulais mettre leur travail en évidence parce que cette profession est trop souvent ignorée et incomprise », explique Nathalie Lefebvre.
La maladie mène des résidents atteints de différents types de démence à poser des gestes agressifs envers ceux qui doivent leur donner les soins d’hygiène. « Chaque jour des préposés se font brusquer par des coups de poings et de pieds, se font pincer, griffer, cracher et insulter. Ce sont des exemples d’agressivité envers les soignants posés par certains résidents souffrant de troubles neurocognitifs majeurs », témoigne Mme Lefebvre.

Sujet tabou

L’agressivité des personnes atteintes de troubles cognitifs est souvent un sujet tabou. « On en parle peu, mais c’est réel et ça fait partie de la maladie. Nombreux sont ces patients qui ne se laissent pas approcher facilement. Leur donner un bain devient l’enfer. Il faut développer des approches différentes », ajoute l’infirmière. Le préposé donne des soins de base, il aide au lever, au coucher, au moment des repas, à se laver, se vêtir, se dévêtir, à s’alimenter et se mobiliser. Il veille à donner des soins personnalisés dans le respect et l’intégrité de la personne.

La démence, un adversaire à apprivoiser

Selon Mme Lefebvre, il faut revoir les façons de faire pour composer avec les manifestations d’agressivité. « On doit diminuer les éléments anxiogènes. Être en mesure de désamorcer les situations tendues en employant des techniques de relation d’aide. L’approche SCPD (symptômes comportementaux et psychologiques de la démence) utilisée dans certains pays a fait ses preuves. Cette approche est le fil conducteur sur les méthodes employées pour intervenir auprès des personnes ayant des atteintes cognitives. « La principale cause de ces comportements réfractaires est en lien avec les soins d’hygiène. Le préposé est confronté à des refus qui se traduisent par différentes réactions et c’est lors d’interventions qu’il risque d’être victime d’agression », ajoute-t-elle.
Pour l’infirmière spécialisée en gérontologie, la compréhension de ces comportements perturbateurs facilite le choix du type d’approche susceptible d’aider le résident à accepter les soins effectués par l’intervenant.

Une vocation

Pour Nathalie Lefebvre il ne fait aucun doute que les préposés sont dévoués à leurs patients.
« Le travail de préposé est une vocation qui requiert beaucoup de patience, de compréhension et de discernement. Être préposé, c’est faire preuve d’altruisme envers son prochain sans aucune attente et d’en faire un mode de vie inspirant pour ceux et celles qui côtoient ces anges de la guérison », conclu la travailleuse de la santé.

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