(Photo : Nordy - Sébastien Fleurant)

Programmes particuliers : Vers une plus grande équité au CSSL

Par Marie-Catherine Goudreau

Le comité de parents du Centre de services scolaire des Laurentides (CSSL) a adopté le mois dernier une résolution « sur la mixité scolaire et sociale ainsi que l’accès aux programmes pédagogiques particuliers dans les écoles » du CSSL.

Dans cette résolution, le comité propose de « s’assurer que la formation des groupes académiques soit un mélange des forces, des défis, des particularités et des intérêts des élèves ». Il propose également que chaque élève, incluant les élèves HDAA (élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage), puisse bénéficier d’un programme pédagogique particulier.

Le comité souhaite aussi que les critères de sélection pour avoir accès à un tel programme soient basés « principalement sur l’intérêt et la motivation de l’enfant ». Le comité souhaite que les critères ne soient plus « les résultats scolaires, le comportement ou les frais d’inscription, afin de prévoir à l’égalité des chances ».

En novembre 2022, un groupe de parents d’élèves de l’école primaire Chante-au-Vent à Sainte-Adèle dénonçaient dans nos pages l’accès trop difficile à des programmes particuliers dans les écoles secondaires de la région.

Marie-Josée Lebel, mère d’une élève de cinquième année et enseignante au Centre de services scolaire de la Rivière-du-Nord (CSSRDN), avait adressé une lettre à la direction du CSSL pour proposer « d’abolir le programme régulier ». « Le but serait d’offrir un programme pédagogique particulier à chaque enfant sans discrimination et d’avoir une belle diversité de programmes comme la robotique, les arts, le théâtre, plusieurs sports », écrivait-elle.

« Des changements doivent s’opérer »

Ainsi, après des rencontres avec le comité de parents du CSSL, celui-ci a finalement adopté une résolution à la majorité qui a été transmise à la direction. « On ne veut pas que cette résolution soit tablettée. On veut qu’elle fasse partie des discussions dans les conseils d’établissement. Il faut qu’il y ait des changements qui s’opèrent », insiste Mme Lebel en entrevue avec le Journal.

Mme Lebel a par ailleurs reçu un appui de la députée de Québec Solidaire et porte-parole de l’éducation à l’assemblée nationale, Ruba Ghazal. Elle a également eu le soutien de la professeure titulaire à l’Université de Montréal Suzanne Laberge. Celle-ci est également responsable du Centre de recherche de Montréal sur les inégalités sociales, les discriminations et les pratiques alternatives de citoyenneté.

« Chaque élève doit avoir le droit à des chances égales d’épanouissement et de réussite par des classes mixtes. L’école intéressante doit être pour tous les élèves », soutient Marie-Josée Lebel.

Ailleurs : Mieux ?

Selon elle, le CSSRDN a fait plus d’améliorations dans l’accessibilité des programmes particuliers. Les profils régionaux sont devenus des profils localement offerts « aux élèves du quartier de l’école secondaire visée (avec transport scolaire) » ainsi qu’aux « élèves ayant fait un choix d’école pour fréquenter l’école secondaire visée (sans transport scolaire) ».

Cette décision permet « aux écoles de démocratiser l’accès à leur profil et à un plus grand nombre d’élèves d’en bénéficier », peut-on lire dans un communiqué du CSSRDN de mars 2022.

Un accueil favorable du côté du CSSL

Du côté du CSSL, la direction a pris connaissance de la résolution, explique le directeur général, Sébastien Tardif. « On l’accueille favorablement. Ces recommandations sont en cohérence avec nos principes directeurs. […] On accorde beaucoup de confiance au comité de parents et je crois qu’il y a du positif qui peut ressortir de ces discussions », souligne-t-il.

M. Tardif rappelle toutefois que les programmes particuliers sont maintenant sous l’égide des conseils d’établissement. Ainsi, le CSSL est limité dans ses actions, rapporte le directeur général. « On ne s’ingère pas dans la gestion des établissements. Mais on peut travailler avec eux pour actualiser ces recommandations et proposer des pistes de solutions. On peut aussi mettre notre expertise au profit des établissements », indique-t-il.

« Ça fera partie de notre plan d’engagement, d’augmenter la proportion d’élèves qui participent à des programmes particuliers. »

Pour la question du transport, le CSSL n’a pas l’intention, pour le moment, d’abolir les transports comme l’a fait le CSSRDN pour ses profils locaux. « Ça répond aux besoins d’un bon nombre de personnes. Les parents y tiennent beaucoup », explique M. Tardif.

Il y a aussi certaines contraintes pour augmenter l’accessibilité, notamment les plateaux sportifs et le temps de classe pour certains élèves. « Mais je pense qu’il y a des façons de diversifier notre offre de programmes tout en trouvant un équilibre, sans pénaliser les élèves en difficulté », indique M. Tardif.

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