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Projet pilote à Morin-Heights

Par Luc Robert - Initiative de journalisme local

Vers un  guichet unique pour les sentiers des Pays-d’en-Haut ?

La ville de Morin-Heights innove en adoptant diverses mesures et tarifications donnant accès aux sentiers de son territoire.

Notons tout d’abord que l’accès au réseau de sentiers du Parc Basler et du Parc des Bouleaux (sentiers de raquette) demeure gratuit aux citoyens locaux, pour la randonnée pédestre. Les sentiers hivernaux, situés au Sommet Morin-Heights, ne sont cependant pas accessibles durant la saison estivale.

Dans l’édition juin-juillet-août 2021 d’Info-Morin-Heights, une mise en garde souligne d’ailleurs que « les sentiers fermés peuvent se situer sur des terrains privés. Il est donc interdit d’y circuler en-dehors de la saison d’opération. »

Vélos de montagne

On spécifie dans le même document qu’une tarification est maintenant exigée pour profiter du réseau de vélo de montagne, afin de soutenir son entretien. Ainsi, entre le 15 mai et le 15 octobre, les résidents de Morin-Heights de 18 à 64 ans déboursent 35 $ pour un abonnement saisonnier, alors que ceux de la MRC des PDH du même âge paient 55 $. Quant à eux, les non-résidents doivent allonger 65 $.

« C’est un projet pilote, en quelque sorte, que nous implantons pour une première année, depuis mai, afin de calmer les ardeurs de certains. Le sur-achalandage de 2020 nous a incité à appliquer diverses tarifications Il y a aussi des rabais-citoyens en vigueur », a détaillé le maire de l’endroit, M. Tim Watchhorn. 

Le maire Tim Watchorn est à l’avant-garde en matière de gestion de sentiers. Photo : Archives

« Les résidents de Morin-Heights qui utilisent la passe de ski de fond, l’hiver, pourront bénéficier d’une possible réduction de prix, car elle sera jumelée à celle de vélo de montagne. Ils débourseront un montant équivalent pour les deux passes, ou similaire à ce que coûtait la passe de ski de fond». Le maire est conscient que les yeux des neuf autres municipalités de la MRC seront tournés en sa direction.

« L’idée d’un guichet unique, ou de forfaits donnant droit à l’accès aux sentiers des diverses municipalités, n’est pas nouvelle. Dès 2017 à la MRC des PDH, dans le cadre d’une politique triennale, l’idée de tarifs égaux pour nos citoyens, partout sur le territoire, a été évoquée. On devait se pencher sur le sujet en comité, dès avril 2020, mais la pandémie a tout retardé. On va essayer de relancer le dossier sous peu. Les gestionnaires doivent s’entendre à savoir si les réseaux publics seront payants ou non. Pour les terrains privés, on ne pourra charger : c’est une question de cohérence. Les proprios nous prêtent un accès à leur terrain », a exposé Mme Marie-France Lajeunesse, directrice-générale de la Société de plein air des Pays-d’en-Haut (SOPAIR).

Si un projet conjoint voit le jour, il devra tenir compte de l’implication de chaque municipalité. « Nous sommes les seuls à posséder des équipes rémunérées d’entretien des sentiers. La viabilité d’un éventuel guichet unique dépendra des investissements que chacune des 10 municipalités voudront bien mettre de l’avant. Si plusieurs ne fournissent rien, un guichet ou une tarification unique ne fonctionnera pas », a prévenu M. Watchhorn.

Même son de cloche évoqué du côté de Sainte-Adèle, par la mairesse Nadine Brière. « L’idée d’un guichet unique s’est rendue au conseil des maires de la MRC. À mon sens, elle est irréalisable. Nous sommes tous des gestionnaires différents. Nos coûts et frais diffèrent d’une municipalité à une autre. Il me semble que lorsque tu t’achètes un vélo à 3 000 $, ce ne sont pas quelques contributions de 50 $ à divers parcs qui anéantiront le budget d’un cycliste », a-t-elle fait valoir.

Réciprocité

À l’ouest de la MRC, un conseiller de Wentworth-Nord veut qu’une réciprocité financière ait lieu, avant de jaser de tarifs unifiés.

« Si un résident de Wentworth-Nord veut aller se promener au parc du lac Doncaster à Sainte-Adèle, il doit payer. Mais si des résidents de Sainte-Adèle veulent venir se promener à Montfort (un quartier de Wentworth-Nord), ils sont invités à venir se stationner gratuitement, à marcher gratuitement, à faire laver leur embarcation gratuitement, et à faire du vélo gratuitement, etc… Le plan d’affaires des touristes est simple: venir pratiquer leurs loisirs gratuitement à Wentworth-Nord (payés par les citoyens de l’une des municipalités les plus pauvres de la MRC !) et ensuite aller dépenser leur argent à Saint-Sauveur, Piedmont, Morin-Heights ou à Sainte-Adèle. C’est une bonne affaire pour eux, mais pas pour nous. On n’a pas de commerces ici », a souligné l’édile David Zgodzinski.

 

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