Promesses d’ivrogne
Par Josée Pilotte
Tous les ans, je prends presque toujours les mêmes résolutions. Presque.
Je m’efforce d’en changer quelques-unes, d’élever le niveau de difficulté, d’en changer l’ordre d’importance, de…
Tous les ans, je prends le temps de les écrire sur un bout de papier que je glisse au fond d’une bouteille de vin vide (d’ailleurs plusieurs de mes amis se sont prêtés à ce «jeu de la bouteille»), j’enfonce bien le bouchon, et j’oublie le tout sur la tablette du foyer. Tous les ans, je montre le même enthousiasme à la faire voler en éclats afin de constater avec fierté que ce n’était pas des promesses d’ivrogne… hum, pour moi du moins!!
Bizarrement, mes résolutions sont plutôt d’ordre personnel que professionnel. Je ne sais pas pourquoi d’ailleurs, je ne m’étais même jamais posé la question avant cette année. Toujours est-il qu’en 2010, je me suis imposé une réflexion différente. J’allais inclure sur ce bout de papier mes résolutions personnelles, quand j’ai décidé d’y ajouter mes résolutions professionnelles, pour «élever le niveau de difficulté». Pis y’en a qui ne seront pas faciles à tenir, je vous en passe un papier!
Donc, dans ce grand bazar d’idée et d’idéaux que j’ai choisi de partager avec vous, voici quelques désirs et délires 2010:
– Poursuivre le combat pour la protection de nos sentiers, de notre parc linéaire, bref: pour notre richesse collective. Ben non, monsieur le Préfet Garnier, je ne lâche jamais le morceau comme vous dites si bien, ni pour le km 28,5, ni pour l’interconnection, ni pour toutes les batailles qui méritent d’être menées. Croyez-moi cette résolution-ci sera facile à tenir, en tous cas plus que la suivante…
– Écouter la litanie des scandales, de la corruption, des enveloppes brunes, des contrats bidons, des rapports tablettés, des études d’impacts commandées toujours trop tard… écouter cette litanie scandaleuse et s’efforcer de ne pas faire de lien avec ici, mon p’tit patelin/Laurentides/esprit de clocher. Ça va être ben, ben difficile!
– Cultiver le doute, ne pas adhérer systématiquement à la pensée unique. L’anti-américanisme primaire, l’écologisme dogmatique, le cynisme et le pessimisme ambiants… bref, questionner tous les «-ismes» que l’on ne remet jamais en question, ces petites dictatures idéologiques, cette pensée unique qui empêche bien des débats de prendre leur plein envol.
– Me promettre de ne plus tirer la pipe à mon maire préféré (élu par acclamation!).
– Courir 42 km, après mon demi-marathon de 2009. Je parie que ce défi sportif risque d’être plus facile à relever que de réussir à paraître aux yeux du Maire Lagacé blanche comme neige, un ange qui passe à sa fenêtre. Avant de t’mettre dans l’trouble, la grande, comme dirait Patrick Huard: «Ferme ta gueule!!!!»
-Ne plus avoir peur. Peur des épidémies, des terroristes et de tout le reste qu’on règle à coups de vaccins, de scanneurs. Dans le mot «terreur» il y a le mot «erreur». L’an dernier rappellez-vous, on allait tous faire faillite, perdre nos maisons, mourir de la grippe et tous les journaux devaient fermer leurs portes! Cette année, on nous annonce qu’on va mourir dans un avion, que d’ici peu nous serons tous Alzheimer. Tant qu’à perdre le fil et être déshabillé dans un aéroport par un scanneur indiscret, j’aime mieux mettre à nu la vraie nature des choses.
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Comme l’annonce le rédac’ sur la page d’à côté, cette année le grand combat d’Accès sera l’environnement sous tous ces aspects. On l’a vu encore récemment: le recyclage des idées est très à la mode dans les médias laurentiens et chez leurs chroniqueurs. Ça finit à la longue par faire un compost qui pue un peu.
Moi j’aime mieux recycler les cannettes que les idées et essayer de faire la différence dans mon milieu même si parfois ça égratigne un peu.
Et vous cette année, ferez-vous la différence?