Que du vent

Par Josée Pilotte

Première sortie à vélo de l’année.

On était à Sainte-Scholastique-de-Mirabel.

On aurait pu être aussi bien pu être au Manitoba, ou encore dans un épisode de Shérif fais-moi peur.

Mais.

On était vraiment à Sainte-Scholastique-de-Mirabel. Et on était le 13 mars.

Première sortie à vélo de l’année, donc, un 13 mars!

Première sortie pour dérouiller les jambes, huiler les pédaliers sur ces espaces qui semblent se dérouler à l’Infini. Des champs à perte de vue, des bâtiments d’une autre époque, des odeurs de ferme mouillée…

Quarante kilomètres au grand vent. Je me plais à me dire que ça donne le double de la distance, dû à l’effort… Faut bien s’encourager un peu!

Chéri a été un vrai gentleman en me laissant rouler derrière lui, me coupant ainsi des bourrasques. J’aime bien imaginer qu’il peut me sauver de toutes les situations, mon chevalier à la monture d’acier…

Au passage, Chéri pointe du doigt un raton-laveur mort. Je me demande…
(… tiens un second raton!)
… s’ils hibernent tout comme les ours le font. À bien y réfléchir, je crois que oui. C’est quand même bizarre, un 13 mars, de rouler en vélo. Et de croiser deux ratons déjà sortis de leur hibernation. Et déjà morts aussi. Les fatalistes de l’écologie ont de plus en plus raison: c’est vrai que la nature nous parle. Pis si tu ne comprends pas, elle te met ça «in your face».

Foule stupide… Full stupid

La bêtise au sommet de l’échelle des valeurs. La connerie comme trademark. La médiocrité érigée en système.
«BE STUPID», une publicité de la compagnie Diesel, encourage l’inculture en publicisant des messages, disons-le, très discutables dans nos magazines québécois (ELLE Québec), des messages qui réduisent à néant le discours de la Ministre de l’Éducation, celui de la persévérance scolaire. Voici l’édifiant slogan: «Les intellos écoutent leur tête. Les stupides écoutent leur cœur.» Ou celui-ci: «Nous sommes du côté des stupides.»…
… Comme une fierté à mettre son inculture sur la table, avec un petit air de défi dans le regard: «Hey checke, chose!: mon père est plus con que le tien… na-na-na»…

Que dire?

Que dire qui ne soit pas trop «songé»? Parce que je ne voudrais pas devenir «out» avec mes grands questionnements existentiels, alors que toutes les équations doivent aujourd’hui se résoudre à ceci: «Pet pis Répète partent en bateau…»

Qui sont les plus cons? Ceux qui sont fiers de l’être? Ou bien ceux qui ne les dénoncent pas, ne les remettent pas en question, qui les applaudissent même?

Ou encore ceux qui s’émeuvent, j’y pense, devant la belle naïveté et la fraîcheur d’une patineuse de vingt ans – et on peut s’en émouvoir à juste titre – qui ne sait pourtant pas nommer les acteurs principaux de la société dans laquelle elle évolue?

Trop cool la fille.

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