Le lac Alouette à Saint-Sauveur. Photo : Normand Dion

Saint-Sauveur : Les riverains du lac Alouette comptent sauver leur lac

Par Simon Cordeau (initiative de journalisme local)

Lors de la séance de son conseil municipal de septembre, la Ville de Saint-Sauveur a décidé qu’elle ne revitaliserait pas les lacs à Nymark et Alouette. Mais avec cette décision, la Ville ne respecte pas son attente avec les riverains du lac Alouette, dénonce Normand Dion, président de l’Association pour la protection et l’environnement du lac Alouette (APELA). « Ça fait des années qu’on a cédé le lac à la Ville, à la condition que la Ville l’entretienne. »

L’APELA compte d’ailleurs tenir une réunion spéciale prochainement sur le sujet. « L’association est à explorer toutes les options possibles afin de maintenir et de faire respecter les responsabilités de la Ville de Saint-Sauveur », souligne M. Dion.

Payé par les riverains

« On a un contrat par rapport à ça. On est 33 résidents sur le lac. Chaque résident a un extra de taxes municipales pour que la Ville entretienne le lac. Ç’a été fait une première fois [en 2012]. Mais elle n’a pas corrigé la situation au niveau des sédiments. Donc le lac continue de se remplir », déplore M. Dion.

En 2012, la Ville a dépensé 373 900 $ pour revitaliser le lac Alouette. Mais 12 ans plus tard, « les résultats ne sont pas au rendez-vous », avait souligné Brigitte Voss, directrice du Service de l’environnement et du développement durable de la Ville de Saint-Sauveur. « La solution de draguer un lac n’est pas une solution viable à long terme et ça coûte super cher. »

« Mais c’est nous qui payons », réplique M. Dion. Seuls les résidents autour du lac paient ces frais, et ceux-ci veulent préserver leur lac, insiste-t-il. « Pour nous, c’est trop important de protéger ce joyau, dans le coeur du village de Saint-Sauveur. »

C’est d’ailleurs pour sauver leur lac que les résidents l’ont vendu à la Ville pour la somme symbolique de 1 $, se souvient Maurice Duchesne, ancien président de l’APELA. « La raison principale, c’était pour qu’ils nous aident avec l’appel d’offres et les permis gouvernementaux pour faire creuser le lac et l’entretenir. » Mais les travaux ont été « mal supervisés » et maintenant la Ville « cherche à s’en laver les mains », dénonce M. Duchesne.

Un lac en santé

Normand Dion aime photographier la faune riche et diversifiée du lac Alouette. Photo : Normand Dion

« Le lac n’est pas mort. Le sauver, c’est un grand mot », précise d’ailleurs M. Duchesne. Il est même en bonne santé, plaide-t-il, si ce n’est de l’accumulation de sédiments. M. Dion précise aussi que, selon lui, le lac Alouette n’est pas artificiel. « C’est un petit lac qu’on a agrandi avec les années. […] Il y a une faune aquatique immense au lac Alouette. » Pourtant, il est comparé au lac à Nymark qui, lui, a « vraiment été creusé », déplore M. Dion.

« Il y a des poissons, une famille de tortues, des loutres, un grand héron, des canards, un couple de huards qui est là chaque printemps, un castor, des grenouilles », détaille le riverain. Il aime d’ailleurs photographier cette faune diversifiée et nous envoie plusieurs clichés.

Le lac est aussi alimenté par 15 ruisseaux. L’eau y est « claire et très oxygénée » et « excellente pour la baignade », plaide M. Dion. Il n’y a pas aucune espèce envahissante non plus, comme l’algue bleue ou la myriophylle à épis, et les embarcations qui entrent sur le lac sont inspectées avec soin. « Ce n’est pas quelque chose qu’on doit laisser tomber. »

Selon M. Dion, le problème des sédiments doit être réglé en amont du lac. « Les sédiments viennent du mont Habitant. C’est surtout l’hiver et le printemps, quand le stationnement [de la station de ski] est nettoyé. Les charrues entassent la neige et elle tombe dans les ruisseaux. Le sable et la pierre se retrouvent dans le lac Alouette. » MM. Dion et Duchesne plaident qu’il y a des solutions possibles pour empêcher l’arrivée de ces sédiments dans le lac et éviter leur accumulation.

6 commentaires

  1. Même après l’entente originale mentionnée, nous citoyens n’avons pas a payer pour cela n’ayant pas accès à ce lac privé comme trop d’autres lac des Laurentides. J’imagine difficilement que les 30 propriétaires puissent à eux seul payés les frais énormes sans qu’on nous refilent la facture nous les autres payeurs de taxe !
    Désolé pour eux mais il y a des priorités plus importantes dans la ville !

  2. Premièrement M.Allard, Vous ne payer pas un surplus de taxe pour le Lac Alouette. les taxes supplémentaires sont a la charge des riverains SEULEMENT!
    L’argument que nous avons est que la ville ne respecte aucunement les conditions d’entretien du Lac Alouette depuis 2012.

  3. Poursuivez Gariepy pis sa gang d’incompétents et c’est du vol tout simplement et avisé l’ordre des municipalités du Québec et une poursuite

  4. Comme ça Monsieur Allard vous approuvez qu’une ville ne respecte pas un contrat signé en 2012…J’aimerais bien savoir à quoi vous faites référence quand vous dites  »des priorités plus importantes… comme le parc Camille Michel peut être ou le paiement du 100$ pour les bornes ééléctriques quand le budget annuel de la ville était à sec en mai après 5 mois seulement….de beaux budgets, une belle vision.

  5. Ne pas s’occuper de notre environnement mais plutôt de se donner bonne conscience afin de faire rayonner la rue Principale qui ne sert que d’objet politique, démontre clairement que notre tissu social est déchiré par la vision politique. Nous vivons dans une période de gestation publique qui ne donne sens qu’à l’image pour attirer les touristes. Souhaitons que les 30 propriétaires prennent action afin de courtiser la population à bien saisir les enjeux environnementaux. Le fait que la Ville se donne bonne figure tout en oubliant ce qui était et ce qui est aujourd’hui , soulève que notre richesse territoriale est détruite par le manque de cohérence découlant de leur vision actuelle.
    Monsieur Dion, pour ma part comme citoyen demeurant dans le centre du village, je suis en accord de payer un montant afin de protéger ce joyau faisant partie de notre coffre aux trésors.

  6. Bien en accord avec vous monsieur Dion sur certains points du fait que la Ville a creuser ce lac et que l’existence d’un contrat de 2012, dénote clairement le rôle et parcours du processus participatif de la municipalité. Si la municipalité ne veut plus investir, serait-il faux de penser que le lac deviendra une catastrophe écologique et que la valeur des propriétés sera affectée. Du point de vue écologique si la nature fait son travail sans intervention humaine qu’elle serait le portait réel pour les poissons et canards qui sont des migrateurs.

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