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S’envoyer en l’air en CF-18, et atteindre son point G!

Par jocelyne-cazin


Jocelyne Cazin en CF-18

L’idée de pousser mes limites plus loin et plus loin encore, de sortir de ma zone de confort, cela, je l’ai compris très jeune avec des parents qui avaient osé, en 1952, quitter leur France natale. Ce six septembre 2012, le paroxysme de mes folles envies a été atteint. Ce n’est pas d’hier que j’ose fouetter ma mécanique.

Chaque expérience inhabituelle vécue me conforte dans mon état d’humain. Effectuer un vol en CF-18 durant 1 100 km en une heure onze minutes, passer en mode supersonique à 1 500 km-heure relève d’une activité peu commune, on s’entend! Faire vivre à mon corps sexagénaire 5,2 –G-, soit cinq fois mon poids normal, réclame une totale confiance en l’autre, le pilote. Je découvre qu’il me fallait aussi une totale confiance en moi. Bien sûr, il a fallu que je me prête aux examens médicaux afin de m’assurer de ma bonne santé physique et mentale. Le «seat test» sortait aussi de l’ordinaire. J’ai quand même dû mémoriser au moins six manœuvres en cas d’éjection ou d’écrasement de l’avion. Hum!! Pas évident en deux heures d’ingurgiter les informations qui pourraient faire de moi une personne toujours vivante après cette envolée particulière, si jamais le pire arrivait.

«Je suis prête!» a intérêt à devenir ma devise à partir du moment où le colonel Paul Prévost a fermé le toit de verre sur nos petites personnes. Crainte et excitation se sont alors entremêlées dans mes veines. Non je ne suis pas une super-woman. Je ne vous cacherai pas que mes palpitations cardiaques se sont un peu emballées.

En grimpant vers le ciel, à mon grand étonnement, j’ai vu ma peur demeurer au sol. Elle n’est revenue que quelques secondes, le temps d’une pirouette, un 360 degrés, passant de 10 000 à 20 000 pieds en quatre secondes. Vous avez bien lu.

Mon amie Lise me dit en regardant les photos: «T’es dans ta vie!» C’est vrai Lise! Vivre et transmettre, partager, donner le goût de se dépasser, mon leitmotiv. Rien n’est parfait nous le savons. Croyez-moi, il existe des instants de perfection, de belle intensité, comme cette expérience aérienne hors du commun que m’a permis de vivre le colonel Prévost, aussi commandant de la base militaire de Bagotville. Un cadeau oui, toutefois prévu dans le cadre d’une opération militaire déjà à l’agenda. Ces moments nous font parfois oublier les points noirs de notre existence. J’ai choisi la vie à la vitesse grand V et parfois à force G. J’ai compris tout le sens de G pour gravité, la gravité du moment. De 1-G, on passe à deux, puis à trois, et quatre. À 5,2 G, mon corps se comprime tel un bras dans le tordeur. Le colonel, mon super pilote, me dit non à 6-G. Demeurons raisonnables madame Cazin! Le colonel Prévost avait comme objectif les 3-G où il devient alors impossible de bouger de son siège. De toute façon je n’avais aucune intention de quitter l’avion. On m’a dit tant de choses avant et après. J’aurais dû être malade ou perdre conscience. Je n’ai eu que du plaisir! Celui entre autres de rencontrer des gens dédiés, des soldats qui croient en leur mission, qui ne sont pas obligés d’être gentils. Ils préparent leurs collègues chasseurs dans tous les moindres détails. Ils ne peuvent pas haïr. Ils savent aussi que le «joujou» qu’ils ont entre leurs mains vaut des millions de dollars que nous avons payés: 35 millions de $, pour dire la vérité. Il est vrai que les dépenses militaires trouvent leurs détracteurs. Surtout lorsqu’il est question des remplaçants du CF-18, les F-35 qui coûteront des milliards de dollars aux contribuables canadiens. Mais je ne veux pas ici gâcher le sujet du jour. Vous me connaissez, j’aurai bien l’occasion de retrouver mon esprit critique!

Au fait, vous ai-je écrit que ce n’était pas une fiction?

 

 

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