Un éminent urbaniste répond

Par Thomas Gallenne

Projets de développements d’envergure

Le projet de centre commercial sur le site des anciennes Cascades d’eau de Piedmont relance la question de l’aménagement du territoire comme projet collectif. Qui a le réel pouvoir sur cette question?

Selon Gérard Beaudet, urbaniste émérite et professeur à l’Institut d’urbanisme de l’Université de Montréal, l’urbanisation du territoire demeure encore beaucoup entre les mains des promoteurs. «Les promoteurs ont encore une entrée excessive auprès des municipalités dans certains cas», avance M. Beaudet, ajoutant du même souffle que les opposants à certains projets tiennent parfois un double discours. «Les gens décident de s’installer en campagne, ce qui a un impact sur le développement du territoire. Après coup, ils se rendent compte que ce développement a un impact sur leur environnement, leur qualité de vie, et ce qui était bon pour eux ne l’est plus pour les prochains arrivants qui aspirent également à venir s’établir en campagne.»

Dérive d’un système?

Le syndrôme du «pas dans ma cour» semble amener le citoyen à réagir plus promptement «contre» un projet, plutôt qu’en «faveur». Quant à la question de projet collectif, il semble avoir été totalement évacué du discours politique, et par la bande, des préoccupations premières des Québécois. Au-delà de la question d’éducation ou de conscientisation sur les grands projets collectifs, le système de gouvernance a ses limites selon l’urbaniste. «Est-ce aux municipalités régionales de comté de prendre en charge la mise en œuvre de projets collectifs? Le régime britannique de représentativité fait en sorte que les élus sont redevables de leurs commettants. Il y a un nœud dans la manière où on peut prendre des décisions. On observe que les décisions se prennent au plus petit dénominateur commun», conclut Gérard Beaudet.

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