Un golfeur veut implanter une nouvelle discipline à l’Estérel

Par Luc Robert

Un ancien adepte du club de golf l’Estérel aimerait introduire le nouveau sport du lancer de disque de golf sur l’ancien parcours vacant de 18 trous de l’est de la MRC des Pays-d’en-Haut.

Le Montréalais trouve déplorable que les activités du prestigieux terrain se trouvent à l’arrêt depuis 2022 et aimerait participer à sa relance.

« Chemin faisant vers mes terrains du lac Désert, à Chertsey, je me payais régulièrement une ronde de golf à l’Estérel. Maintenant, c’est presque à l’abandon et le terrain semble dépérir. J’ai alors songé à amener au club de golf un nouveau sport en vogue : le disque-golf. Les mondiaux de la discipline viennent tout juste d’être tenus en Virginie. Si on est un peu en retard sur l’élaboration de ce sport face aux États-Unis, on serait en avant de la vague d’implanter ça au Québec. J’ai envoyé des courriels à l’hôtel de ville de l’Estérel, mais probablement qu’ils achevaient leur projet d’expropriation, car je n’ai pas obtenu de retour d’appels à date », a souligné M. Éric Jourdain.

En progression

Le disque-golf est une nouvelle discipline qui s’établit au Québec. Plusieurs municipalités en ont développé dans leurs parcs et quelques montagnes de ski en ont ajouté à leurs installations. Une vingtaine de 18 trous dans tout le Québec ont vu le jour et une cinquantaine de parcours (plus ou moins 9 paniers) ont été édifiés dans des parcs, pour un total de 72 au Québec, sur les 848 parcours existants au Canada.

« Ce sport est encore méconnu de plusieurs, mais en pleine croissance. J’en suis à ma deuxième saison et cela fait presque 10 ans qu’il se joue ici. Le club house de l’Estérel possède toutes les qualités pour en faire un parcours complet de 18 trous et de calibre international, ce qui serait sûrement une première au Québec. Et j’aimerais, s’il est encore temps, présenter un projet viable à la Ville. Je suis disposé à trouver les investisseurs pour nouer les fils du projet. Une ronde complète dure environ 1 h 30, comparativement à près de 4 heures pour une ronde normale de golf. Je suis certain que c’est le sport de l’avenir. »

Jourdain a récemment été opéré à une jambe et n’a pu être sur place lors de l’assemblée extraordinaire du 27 août dernier.

« Ils fonctionnent par étapes et c’est bien ainsi. Si l’Estérel démontre de l’intérêt, je suis près à foncer. 80 % des joueurs de disque-golf ont initié des nouveaux adeptes. À 10 $ de la ronde ou 15 $ pour la journée, c’est une discipline qui allie le lancer du disque, semblable à un frisbee, vers des paniers à la place des trous de golfs traditionnels. Ça fonctionne de mars à novembre et je suis persuadé que les installations et parcours de l’Estérel se prêteraient bien à ce nouveau sport, qui a suivi la vague de l’Ultimate Frisbee. Ça redonnerait vie au 18 trous, qui sont tristes à regarder actuellement. »

Des golfeurs septiques

Les puristes locaux du golf ont sourcillé des yeux, lorsque Accès leur a parlé de ce sport.

« D’un côté, tu te dis qu’à la vitesse dont on voit les terrains de golfs actuels disparaître partout, on a rien à perdre. D’un autre côté, nous sommes une petite municipalité de gens aisés qui veulent conserver leur parcours ancestral tel quel. Et de quel façon cela fonctionnerait ? Une location de gérance au promoteur du disque-golf ? Si on revampe le 18 trous aux normes d’aujourd’hui, je demeure convaincu que le golf de l’Estérel a encore sa place, avec un sport ou un autre. Le but reste de jouer, de se divertir, mais aussi faire de l’exercice », a rétorqué un golfeur de longue date, sceptique par la proposition.

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