Vente de Rona à Lowe’s

Par Thomas Gallenne

« On va continuer d’offrir le meilleur service » – Annie Dagenais

L’achat de l’entreprise québécoise Rona par l’Américaine Lowe’s, une transaction évaluée à 3,2 G$ canadiens (2,3 G$ US), le 3 février dernier, a créé un certain émoi au Québec. Tout d’abord par la sortie du chef du Parti Québécois et député de Saint-Jérôme, Pierre Karl Péladeau, qui a décrié la vente d’un fleuron québécois à des intérêts américains et a enjoint le premier ministre et son gouvernement à prendre toutes les dispositions possibles pour maintenir le siège social de Rona et les milliers d’emplois au Québec.

« À terme, est-ce que Lowe’s va bel et bien garder la vaste majorité des employés actuels à son service comme elle le prétend?, questionne Serge Fournier, président de la Fédération du commerce (CSN). Notre rôle, c’est d’être vigilants, d’autant que la compagnie n’exclut pas totalement des mises à pied. »  

Cette fédération dit compter travailler avec l’acquéreur américain pour qu’il respecte les conditions de travail de ses membres.

À Saint-Sauveur, Annie Dagenais, copropriétaire de la quincaillerie Rona H. Dagenais et fils inc., dit avoir appris la nouvelle de la vente en même temps que le public, mais n’a pas été surprise.

« Quand il y a eu le rachat des entrepôts par Rona, en 2015, mon père a senti qu’il se passait quelque chose », conte-t-elle. Cependant, elle ne se dit pas inquiète du rachat de Rona par Lowe’s. « Nous sommes propriétaires à 100 % de notre magasin et nous sommes membres Rona, car on achète un pourcentage de nos fournitures aux fournisseurs accrédités par Rona. Cependant, je pense à d’autres quincailliers de notre taille ou plus petits qui avaient une aide financière depuis des années de Rona. Vont-ils en avoir de Lowe’s? », se demande-t-elle.

Rachat du BMR de Sainte-Anne-des-Lacs

L’entreprise familiale H. Dagenais et fils inc. a racheté la quincaillerie BMR à Sainte-Anne-des-Lacs et a officiellement rouvert sous sa nouvelle raison sociale, H. Dagenais et fils inc., le 1er février dernier. « L’équipe, le service et l’inventaire demeurent les mêmes, rassure Annie Dagenais. L’équipe et la clientèle vont avoir accès à d’autres produits, à d’autres expertises. Et il y a déjà une belle synergie d’équipe. »

Annie Dagenais est la petite-fille du fondateur de la quincaillerie. Le H dans H. Dagenais et fils inc. est pour son grand-père qui s’appelait Hormidas qui a fondé cette quincaillerie en 1929. Et son fils est devenu le père d’Annie.

« Notre défi de commerçant, c’est d’offrir le meilleur service possible, car c’est là qu’on peut faire la différence. Comme je le dis souvent, acheter une boîte de clous, c’est pas mal pareil partout. Mais si on continue à donner un excellent service, et bien ça risque d’aider! », conclut Mme Dagenais.