Y a-t-il un vaccin contre l’hystérie?

Par Marie-Catherine Goudreau

J’ai piqué le titre à Foglia. Je le trouve génial, il résume en quelques mots cette névrose passagère qui semble avoir frappé l’ensemble du Québec depuis quelques semaines. Et, en dehors du fait que je trouve le titre de Foglia génial et très approprié à ma chronique et à ma nouvelle théorie du complot de l’hystérie médiatique, je le trouve (lui) aussi assez (surtout) dans ses propres contradictions… génial.

Je dois vous dire d’emblée que je suis mal placée pour juger quiconque, cultivant moi-même à la «pelté» mes propres contra-

dictions. Parce que je crois que trop souvent le doute s’approche plus de la vérité. Parce que la vérité n’est jamais blanche, jamais noire, elle se terre le plus souvent dans les nuances, entre le gris-clair et le gris-foncé.

Donc. Toujours est-il que depuis une semaine, je me suis mise à faire ma propre enquête sur le vaccin et la grippe A (H1N1). Étant moi-même au bord de l’hystérie et ayant une écoeurantite aigue du bulletin de nouvelles et de la face de Sophie Thibault nous annonçant – les traits crispés et l’angoisse dans la voix – que l’H1N1 risque de décimer une grande partie du Québec, je me demande…

Nous sommes en ce moment mitraillés d’informations contradictoires chaque soir que le bon Dieu nous amène ce qui, pour l’instant, contribue fortement à nous donner plus une crise d’urticaire qu’à nous immuniser contre la connerie ambiante.

Tous semblent vouloir faire pression sur nous. D’un côté le mouvement, très puissant lobby, anti-vaccination; de l’autre la Santé publique du Canada: tous s’acharnent à nous enfoncer quelque chose de force dans la gorge… ou une aiguille dans le bras. Tous collaborent à notre hystérie collective.

J’ai donc décidé de faire ma propre enquête pour comprendre le syndrome de méfiance qui semble tous nous atteindre en ce moment. Après avoir tout écouté, après avoir tout lu, presque à en faire une indigestion, je me suis mise à questionner tout ce qui se trouvait sur ma route. La caissière à l’épicerie, le chauffeur de taxi, l’ami médecin, le voisin, la fille d’un médecin-conseil de I’Institut national de santé publique du Québec et, pour clore ma tournée, j’ai soupé avec quelqu’un de très bien placé à l’Ordre des médecins du Québec. Conclusion: Rien. Je ne sais pas. J’ai rien attrapé. Juste contaminée à l’ambivalence ambiante. Ce que je sais, c’est que samedi je me serais fait vacciner au restaurant si la «personne bien placée à l’Ordre des médecins» avait eu une seringue dans sa sacoche.

Aujourd’hui, mercredi, je veux rien savoir.

Au fond cette hystérie collective est un gigantesque miroir. Regardons-nous un instant… allez!, un peu plus près… ne soyez pas timides… Que voyez-vous? Que voyons-nous? Notre PEUR paranoïaque de la maladie, des virus, des bactéries. De notre disparition. De la Mort. Une peur décuplée, parce qu’en plus, aujourd’hui, on a un choix à faire et malheureusement personne avec assez d’autorité morale pour nous indiquer la bonne voie à suivre.

Mais. On s’entend sur une chose, ce n’est pas normal qu’on doute autant, comme si nous avions le pressentiment qu’il y a quelque chose de «pas catholique» là-dedans.

On ne sait pas trop… mais il semble qu’il y a une petite voix qui nous dit que…

Quoi au juste?

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