Petit guide des bières hivernales
L’hiver, on cherche moins des bières rafraîchissantes et désaltérantes, mais plutôt des bières chaleureuses et festives. Voici quelques styles à surveiller cet hiver, et quelques bières brassées ici et à boire auprès du foyer.
Vins d’orge
Pour moi, les vins d’orge sont synonymes de l’ambiance festive de Noël. Ces bières goûtent les bonbons. Plus précisément, elles goûtent le sucre d’orge, et elles affichent un taux d’alcool avoisinant les 10 %, voire davantage. Ce sont des bières chaleureuses, sucrées et plus lourdes, qu’il faut garder pour le dessert ou les fins de soirée. Elles sont surtout brassées l’hiver, et par quelques brasseries seulement, donc il peut être difficile d’en trouver.
À Sainte-Agathe, La Veillée offre des caisses avec un verre et trois versions de son vin d’orge, la Guy, brassées en 2021, 2020 et 2019 respectivement. La surprise, c’est que celle de 2019 est brassée avec de la canne de Noël et de la men-the poivrée! Cependant, faites vite : les quantités sont (très) limitées et il faut appeler pour réserver sa caisse.
À Val-David, le Baril Roulant sert L’Orge d’or, un vin d’orge brassé avec de l’eau d’érable, infusé au thé du Labrador et vieilli en fût de bourbon. C’est vraiment une explosion de sucres qui submergent vos papilles. Chaque gorgée révèle une facette différente de cette bière complexe : un bonbon qu’on prend plaisir à siroter.
Stouts
Pour accompagner la noirceur de décembre, il faut des bières obscures et profondes comme les stouts. Les arômes de torréfié, de café et de chocolat sont le réconfort parfait pour la froideur de l’hiver. À Val-Morin, Ayawan offre depuis quelques semaines la Question de perception, une stout moelleuse et appétissante, sans être trop imposante.
Si vous cherchez des bières plus charnues, essayez les stouts impériales. Avec un taux d’alcool plus élevé, frôlant les 10 %, ce sont des bières encore plus riches et chaleureuses. Malgré leur bon goût, il faut toutefois les boire avec modération, et se limiter à une seule pour terminer la soirée. Si vous la partagez, elle est encore meilleure.
À Sainte-Agathe, La Veillée offre la Vincent, qui ne donne pas sa place. Pour décembre, il y a également une version vieillie en fût de bourbon, ce qui donne une complexité enivrante à la chaleur de l’alcool. Encore une fois, il faut appeler pour prendre rendez-vous et réserver ses bouteilles, mais leur quantité est moins limitée que pour le vin d’orge.
À Saint-Jérôme, Dieu du Ciel! sert toujours quelques stouts qui font sa renommée, dont la Grande Noirceur, une bière robuste et appuyée, et la Péché mortel, aux arômes de café. Cette dernière est un classique de DDC souvent réinterprété. Ces temps-ci d’ailleurs, une version « Peated 2020 », c’est-à-dire élevée en barrique de whisky américain fumé à la tourbe, saura délecter vos papilles.
Saisons
Ce style est souvent destiné à étancher la soif de l’été, mais de plus en plus de brasseurs démontrent son étonnante flexibilité, pour en faire une bière hivernale.
À Saint-Adolphe-d’Howard, Camp de Base présente depuis peu la Nuit sur Neptune, une saison noire. Celle-ci allie les arômes délicats, épicés et un peu aigres de la saison, avec ceux voluptueux et doux de la torréfaction, sans que les uns dominent les autres. Là aussi, il faut prendre rendez-vous si on veut acheter ses bouteilles sur place.
À Mirabel, les Bières Philosophales présente la Charleboise, une saison épicée au gingembre et au piment fort. Le gingembre rappelle les desserts de Noël, le piment donne un punch qui réchauffe le gosier, et la levure de saison rend le tout convivial pour les festins festifs.