Repenser le travail et les vacances?
En 2017, la chroniqueuse Aurélie Lanctôt a publié chez Urbania un texte qui avait fait énormément réagir. Son titre : « Je ne sais pas quand je vais vivre. » C’est de cette chronique que s’est inspirée la productrice Elizabeth Gervais pour le documentaire « Que reste-t-il de nos vacances? ».
Celui-ci avait été diffusé en mars 2020 et est présentement disponible sur la plateforme de Télé-Québec. Il se penche sur le rapport complexe que nous entretenons avec les vacances et le travail. Le documentaire s’ouvre sur une question centrale qui guidera les cinquante prochaines minutes : Est-ce que la révolution des dernières décennies dans le monde du travail a changé notre vision collective des vacances?
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Saviez-vous que…
D’après un sondage mené par le cabinet d’études Northstar Research Partners (2017), de tous les Canadiens, les Québécois sont ceux qui prennent le moins de vacances. En effet, ils étaient 58% à reconnaître ne pas prendre tous les jours de congé dont ils disposent.
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« On transporte notre bureau en vacances »
Serge Maquis, un médecin spécialiste en santé communautaire, intervient dans le documentaire et explique la manière dont l’évolution du milieu de l’emploi a rendu difficilement dissociable le travail et les vacances. « Au début des années 1900, on disait que moins de 7% des gens gagnaient leur vie en se servant principalement de leur tête. Les gens gagnaient leur vie en se servant de leur corps. Ils coupaient des arbres, ils travaillaient la terre, etc. Ça s’est complètement renversé, en se servant principalement de leur tête. C’est radical comme changement. Comme on gagne sa vie avec sa tête, on transporte son bureau en vacances parce qu’on transporte sa tête en vacances. […] Donc la chambre de l’hôtel est devenue un nouveau bureau. »
Il s’agit d’un documentaire percutant sur la place grandissante qu’occupe le travail salarié dans nos vies, au détriment d’activités non lucratives, mais porteuses de sens.
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Des vacances illimitées? Pourquoi pas
En 2004, Netflix instaurait une politique de vacances illimitées. Depuis, ce modèle d’organisation avant-gardiste a pris de l’ampleur chez d’autres compagnies et entreprises. Le concept? L’employé peut prendre autant de congés payés que souhaité, tant que le travail est accompli. Il s’agit d’une organisation qui permet plus de flexibilité et responsabilise l’employé dans sa gestion du temps. Au Québec, des entreprises comme Gsoft se sont inspirées de ce modèle pour l’implanter ici.
Bien que cette politique semble efficace chez certaines entreprises, le modèle comporterait tout de même des limites, selon certains experts. Notamment, il est possible que dans une telle situation, des employés choisissent de prendre moins de vacances qu’à l’habitude, par crainte d’être jugés par leurs pairs ou de nuire à leur réputation auprès de leur patron.