L’impact des dons sur nos organismes

Par Marie-Catherine Goudreau

Les revenus des organismes communautaires sont basés sur les dons et les subventions. Le défi est d’aller chercher ces dons. Avec l’inflation actuelle, les gens demandent de plus en plus d’aide aux organismes communautaires, mais il faut que les dons suivent cette demande.

Selon Kathy Harbour, directrice de Soupe et Compagnie des Pays-d’en-Haut, les gens ont moins d’argent de disponible en raison de l’inflation. « Alors ils réduisent leur donation et ils doivent choisir leurs causes », souligne-t-elle. Toutefois, toutes les causes sont bonnes pour donner, que ce soit pour la santé, les enfants ou encore l’alimentation.

Chez l’organisme, la plupart des dons entrent durant la période des Fêtes. Ainsi, l’équipe n’a pas remarqué de changement au niveau des dons. Cependant, les coûts d’approvisionnement sont plus élevés, mais les dons demeurent stables. « Nous avons moins de pouvoir d’achat », illustre-t-elle. En effet, le coût de la nourriture a augmenté de 30 %, observe la directrice. « Ce n’est pas la même quantité de nourriture que nous pouvons avoir avec le même montant. On essaie de faire le moins d’achat possible, mais on compense pour ce qu’on ne reçoit pas en dons alimentaires, comme du poisson par exemple. » L’organisme doit compenser pour offrir une belle variété de repas et d’aliments sains.

Puis, l’organisme a aussi observé « une grande diminution des dons alimentaires ». « On le remarque autant chez Moisson Laurentides que dans les collectes organisées pour nous, ou encore des épiciers locaux », indique-t-elle. Mme Harbour l’explique par le fait que des organismes comme Moisson Laurentides reçoivent moins de nourriture des grosses compagnies, donc ils peuvent en donner moins. Puis, les épiciers vont vendre à rabais avant de donner, par exemple. « Ainsi, on en reçoit moins. »

« C’est difficile de réaliser l’impact en ce moment et de comparer avec le temps de la pandémie, où les gens étaient très généreux et donnaient beaucoup. Mais malgré l’augmentation des coûts, on n’a pas le choix », souligne Mme Harbour.

Chaque dollar compte

Afin d’aller chercher davantage de donateurs, Soupe et compagnie étudie la possibilité d’avoir une plateforme de dons en ligne. Sinon, l’organisme va recommencer à faire son barrage routier. « Habituellement c’est environ 7 000 $ de dons pour cette journée », explique Mme Harbour. Les principaux donateurs sont les fondations, les épiciers pour la nourriture et les entrepreneurs locaux. « Puis, nous sollicitons les donateurs de l’année précédente, nous émettons des communiqués et nous organisons des collectes au besoin. »

Chaque dollar qui entre à la Soupe équivaut à donner environ 5 $ pour une entreprise, soutient la directrice. C’est-à-dire que comme les employés ne sont pas rénumérés et qu’ils reçoivent de la nourriture gratuite, c’est beaucoup moins cher à produire. L’organisme compte sur 50 bénévoles pour assurer les services. « Nous ne pourrions pas payer des salaires pour tout ce travail. Alors pour nous, chaque dollar compte ! »

Par ailleurs, les dons en argent sont plus intéressants pour l’organisme. « La nourriture, c’est plus compliqué. Parfois, les gens amènent des aliments périmés ou des boîtes ouvertes. Mais si vous ne les consommeriez pas, pourquoi on les servirait aux gens ? », demande Mme Harbour. Les dons en argent permettent donc de compenser ce que Soupe et Compagnie ne reçoit pas en dons. « Parfois, on doit faire des collectes spéciales et spécifier nos besoins. »

Selon Mme Harbour, les gens doivent passer chez Soupe et Compagnie pour comprendre la réalité et les besoins. C’est la meilleure façon de les convaincre de donner, dit-elle. « Tout le monde est passionné et les gens comprennent rapidement nos besoins et les répercussions de nos actes. Chez Soupe et Compagnie, nous nourrissons ceux qui ont faim et nous offrons l’opportunité de briser l’isolement des gens seuls. »


Reçu de charité

Un des moyens pour les organismes d’aller chercher des dons est d’émettre un « reçu de don ». Ceux-ci servent notamment « à réduire l’impôt sur le revenu d’une personne ou d’une entreprise qui fait un don », selon le site web d’Éducaloi.

Il y a certaines contraintes à respecter pour obtenir un reçu de don. D’abord, le don doit être volontaire. Il doit aussi être réel, c’est-à-dire que le don doit être transféré par le donateur à l’organisme de bienfaisance. « La promesse de faire un don n’est pas considérée comme un don tant qu’elle n’a pas été réalisée », indique-t-on sur le site web.

De plus, ce don doit être « un bien ». « Il peut s’agir d’une somme d’argent ou d’un don « en nature. » Par exemple, des actions d’une compagnie, des ordinateurs, de l’équipement, une œuvre, une terre, un édifice, etc. », peut-on lire sur le site d’Écucaloi.

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