(Photo : Collection du Musée du ski des Laurentides)
Le remonte-pente d'Alex Foster à Shawbridge, en 1931.

Un peu d’histoire sur la région…

Par Simon Cordeau (initiative de journalisme local)

La MRC des Pays-d’en-Haut a une longue et riche histoire : de ses premiers colons à la capitale du ski et du plein air qu’elle est aujourd’hui. Voici trois dates importantes pour comprendre l’évolution de la région.

1876 : Le train

Après des années d’effort, le curé de Saint-Jérôme, Antoine Labelle, obtient finalement son chemin de fer. Il arrive à Saint-Jérôme en 1876, puis continuera de monter au nord, atteignant Sainte-Agathe en 1892 et Mont-Laurier en 1909.

L’arrivée du train accélère la colonisation des Pays-d’en-Haut. Avant, il fallait se rendre en calèche jusqu’à Saint-Jérôme, puis marcher dans des sentiers peu défrichés jusqu’à son lopin de terre.

Mais même avec le train, la vie est rude. Les terres sont rocailleuses et peu fertiles. La seule source de revenu des colons est souvent la potasse, obtenue en réduisant des arbres en cendre. Plusieurs abandonnent même l’aventure, et laissent des pierres sur le perron du presbytère du curé Labelle, pour manifester leur déception, raconte-t-on.

1928 : Le remonte-pente

À l’hiver 1905, quatre membres du Montreal Ski Club skient de Sainte-Agathe à Shawbridge (aujourd’hui Prévost). Ce parcours de 34 km est la première randonnée de ski documentée dans la région.

À l’époque, le ski est surtout pratiqué par la bourgeoisie anglophone. Tranquillement, des sentiers sont tracés dans les forêts laurentiennes, et quelques entrepreneurs ouvrent des gîtes pour héberger les randonneurs. On descend peu de pentes puisque, avant, il faut les monter soi-même !

Face à l’engouement, le CP et le CN mettent en service des trains de neige, en 1927. Entre 1928 et 1931, Moïse Paquette, un garagiste francophone de Sainte-Agathe, et Alex Foster, un anglophone de Shawbridge, inventent tous deux le remonte-pente à câble. Rapidement, le ski alpin devient le sport de choix. On peut prendre le train de Montréal le matin, descendre les pentes toute la journée, et même revenir avec le train du soir. Les Pays-d’en-Haut deviennent le terrain de jeu des Montréalais, transformant son économie.

1963 : L’autoroute

Poste de péage sur l’autoroute 15, en 1966

Dans les années 1950, les touristes sont trop nombreux pour la petite route 11 (qui deviendra la 117). Chaque fin de semaine, la route est engorgée d’automobiles. En 1953, la Chambre de commerce des Laurentides demande au gouvernement Duplessis de construire une autoroute qui lierait Montréal à Saint-Jérôme.

En août 1959, l’autoroute des Laurentides, la première au Québec, est ouverte jusqu’à Saint-Jérôme (sortie 45). Trois postes de péage, à Laval, Boisbriand et Mirabel, permettent de la financer. Un autre s’ajoutera à Prévost. Le tarif de 25 cents par poste sera rapidement réduit à 10 cents durant les heures de pointe.

L’autoroute atteint ensuite Saint-Sauveur en 1963 (sortie 60), puis Sainte-Adèle en 1964 (sortie 69). Elle n’atteindra Sainte-Agathe que 10 ans plus tard, en 1974. Cela signera essentiellement la mort du train. À partir de 1960, le P’tit Train du Nord diminue progressivement son service, et à Morin-Heights, le dernier train passe en 1962.

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