Avec d'autres bénévoles, Chantal Dagenais a mis beaucoup d'énergie pour réaliser le projet de circuit nourricier avec les commerçants de Saint-Adolphe-d'Howard. Courtoisie

Circuit nourricier : donner de la couleur et de la vie à son village

Par Simon Cordeau (initiative de journalisme local)

Cet été, si vous marchez dans le village de Saint-Adolphe-d’Howard, vous croiserez devant les commerces des pots colorés où poussent toutes sortes de plantes. « Tous les commerçants ont un Smart pot. Il y en a au-dessus de 30, qui forment un parcours pédestre de 4 km. C’est quelque chose d’extraordinaire. Je pense qu’il n’y a jamais eu ça ailleurs », s’enthousiasme Line Légaré, conseillère municipale impliquée dans le projet de communauté nourricière, qui ne cesse de grandir au village.

L’idée derrière ce circuit nourricier, c’est justement de mettre de l’avant ce projet qui commence à porter ses fruits. « C’est pour montrer ce qu’on peut faire quand on mobilise les gens. On est vraiment une des communautés nourricières exemplaires des Laurentides », ajoute Mme Légaré.

Nourrir

Chaque plante dans les pots est identifiée. Les commerçants sont accompagnés, mais ce sont eux-mêmes qui prennent soin de leurs plantes. « Ils les utilisent aussi ! » Par exemple, la pizzeria Lupi fait pousser des herbes fraîches qu’elle met ensuite dans ses pizzas.

L’objectif premier de la communauté nourricière est d’atteindre une certaine autonomie et sécurité alimentaire. Mais c’est aussi de conscientiser les citoyens et les jeunes aux bienfaits de « tout ce qui est nourricier » et à leurs multiples usages au-delà de l’assiette. « L’année passée, la Maison des jeunes [Loco Local] a fait pousser de la menthe. Ils ont fait du savon avec elle et l’ont revendu à la période de Noël », illustre Mme Légaré. Cet hiver, les enfants de l’école ont aussi reçu des formations et des cours concernant la communauté nourricière.

Mobiliser

Le projet n’existe qu’à travers la mobilisation citoyenne, insiste Mme Légaré. « Tout ça est créé par des bénévoles, grâce à eux. Il y a des leaders dans notre communauté qui ont pris ça à bras-le-corps. La responsabilité est commune. Tout le monde est fier. C’est l’élément le plus crucial pour qu’une communauté devienne vraiment nourricière. » Mme Légaré souligne en particulier le travail de gestion de Chantal Dagenais. « Elle a mis beaucoup d’énergie sur le circuit nourricier. »

Et les citoyens se partagent aussi les fruits de leurs efforts. « Au parc des Aînés, il y a une partie dédiée à la population, avec des choses que les gens peuvent goûter », illustre la conseillère municipale.

Saint-Adolphe-d’Howard montre également l’exemple, indique fièrement Mme Légaré. « Il y a plusieurs municipalités qui sont venues nous rencontrer. »

Grandir

Le projet continue aussi de grandir. Le nouveau bâtiment du jardin nourricier est « à la veille d’être prêt ». « Il y a un frigo et un endroit pour laver les légumes. Cette année, on a un vrai plan de production. On forme les gens et on a commencé à mettre des légumes en terre à côté de la serre. » La serre est aussi mieux « optimisée », avec plus de rangées et un calendrier pour alterner les cultures d’afin d’avoir « toujours quelque chose, l’été et l’automne ».

De plus, 65 familles prennent des paniers à la coopérative de solidarité Jardins Nourri-Cîmes, qui chapeaute le projet. « On est à capacité. » Quant au jardin communautaire, « il est plein », ajoute Mme Légaré. « Il faudra penser à l’agrandir dans les prochaines années. »

La prochaine étape sera de sortir du village et d’aller dans les domaines, explique-t-elle. « Pour le village, on a pas mal atteint nos objectifs. Mais il y a plusieurs familles qui peuvent être dans le besoin dans les domaines. Donc on travaille sur une idée de jardin collectif avec eux. »

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