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Les bons débarras : Marie Tifo revient sur les lieux du tournage

Par Martine Laval

Le 16 mars, à l’occasion des festivités du 150e anniversaire de Saint-Hippolyte, et parce qu’il fut tourné dans cette municipalité il y a 30 ans, le film « Les bons débarras » sera projeté en version numérique, suivi d’une discussion avec l’actrice Marie Tifo qui remporta le prix Génie de la meilleure actrice dans ce rôle. 

Troisième long métrage de Francis Mankiewicz basé sur un scénario éclaté du romancier québécois Réjean Ducharme et s’appuyant sur des images magnifiques signées Michel Brault, « Les bons débarras » est sans nul doute l’un des films marquants de la cinématographie québécoise. Drame fondé sur la passion et la jalousie, il a été acclamé immédiatement par la critique et figure désormais dans les listes des chefs d’œuvres québécois et canadiens. Ce film révéla un fin directeur d’acteurs grâce à qui le talent de deux comédiennes encore inconnues fut porté au grand jour. Marie Tifo et Charlotte Laurier qui, à 12 ans en était à sa première expérience au cinéma, contribuent pour beaucoup à la puissance dramatique de ce film dont elles ont su rendre les dialogues vivants et parfaitement authentiques

Marie Tifo, quels souvenirs gardez-vous du tournage de ce film à Saint-Hippolyte ?

C’était mon premier grand rôle au cinéma! La lecture du rôle m’a grandement  impressionnée tout comme la rencontre avec Charlotte et Germain. Nous avions auditionné ensemble tous les trois et c’était déjà très prometteur. Le tournage à Saint-Hippolyte, une région que je ne connaissais pas, moi qui vient du Saguenay, s’est passé dans un état de grâce. Pendant une trentaine de jours, toute l’équipe a vécu sur place, répartie dans plusieurs chalets. Ça a été la découverte d’un coin de pays, en même temps que le plus grand rôle que j’ai eu à jouer au cinéma.

Vous avez d’ailleurs remporté le prix Génie de la meilleure actrice pour ce rôle!

Oui! Le film a été acclamé à plusieurs occasions et a remporté, entre autres, huit prix au Genie Award à Toronto, dont meilleur film, meilleur réalisateur, meilleure photographie, meilleur scénario original, meilleur acteur de soutien pour Germain Houde et meilleure actrice pour moi. Accueilli partout où il passait, ce film m’a amenée à voyager dans le monde. Ça a été ma rampe de lancement puis ma carte de visite. Ma vie a complètement changé par la suite.

Ça vous a mise sur la « map »!

Oui, car j’étais une actrice de Québec et je jouais principalement au théâtre. Ce film m’a ouvert toutes les portes, aussi bien au théâtre qu’au cinéma et à la télévision. Il m’a même fallu venir m’installer à Montréal, après deux ans d’allers-retours Québec-Montréal!

Et c’était un film à petit budget (632 000 $).
On fait du grand avec peu au Québec!

Effectivement. Et on savait, en tournant ce film, aussi bien les techniciens que les comédiens, qu’on jouait dans quelque chose d’exceptionnel: la force du scénario, des mots, des émotions, la réalisation de Francis Mankiewicz et Michel Brault à la caméra. C’était très rassurant pour la jeune actrice que j’étais. Tous ensemble à Saint-Hippolyte, pendant deux mois, ça a été une véritable histoire d’amour.

Avez-vous un attachement particulier avec les Laurentides ?

Malheureusement non, car je vis en Montérégie et je me satisfais de mon lieu qui est toute ma vie, mais je suis toutefois allée faire des lectures de pièces à la Place des citoyens à Sainte-Adèle – La renarde et le mal peigné de Pauline Julien et Gérald Godin –, avec mon amoureux depuis 37 ans, Pierre Curzi, et j’ai été chaque fois impressionnée par l’accueil très chaleureux.

« Les bons débarras ». Le 16 mars, 19 h 30. Centre des loisirs et de la vie communautaire à Saint-Hippolyte. www.saint-hippolyte.ca

L’histoire

Dans les Laurentides, Michelle (Marie Tifo) vit modestement en vendant aux habitants du village le bois de chauffage qu’elle coupe autour de sa maison. Elle est aidée dans sa tâche par son frère Guy (Germain Houde), un simple d’esprit, et par Manon (Charlotte Laurier), sa fille de 11 ans qui l’aime passionnément. Michelle entretient également une liaison avec le chef de la police locale dont elle devient enceinte. Mais la nouvelle de la grossesse bouleverse Manon qui ne reculera devant rien pour écarter tous ses rivaux et conserver l’amour exclusif de sa mère.

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