Photo : Sharlene Carlson

Ski de fond : Succès éclatant pour la 51e Traversée des Laurentides

Par Luc Robert

Pas moins de 140 fondeurs ont participé en fin de semaine dernière à la Traversée des Laurentides, une activité annuelle qui vise à célébrer le plein air et la pérennisation des sentiers patrimoniaux de ski de fond.

Les skieurs se sont tapés 185 km de glisse en 4 jours, à partir du Centre de plein air Le P’tit Bonheur, au lac Supérieur de Sainte-Agathe.

« Nous avons skié par boucles, en passant par le lac Supérieur, Saint-Donat, Sainte-Lucie, Sainte-Agathe et bien entendu au P’tit Bonheur. On démarrait par des températures de -30°C le matin, avec des dénivellations jusqu’à 7 000 mètres, soit de 1 500 à 2 000 m par jour. Cela représentait en soi un défi respiratoire supplémentaire, avec des bonnes variations au niveau du souffle », a constaté M. Louis Lamarre, qui assume la présidence de l’événement pour une deuxième année.

Un trip de gang

La Traversée représente une activité qui demande aux participants un bon cardio, mais il ne s’agit pas d’une course compétitive.

« Il faut une bonne santé générale pour prendre part à l’événement, mais il n’y a pas d’ultra-trails ici. Ce sont souvent des groupes d’amis ou des familles, qui s’offrent aussi d’autres escapades santé lors d’autres saisons, avec des activités sportives différentes. C’est exigeant, mais c’est une espèce de danse, où personne ne veut s’arrêter, où le groupe s’entraide. Ça devient un genre de folie collective. Après s’être partagé de l’eau ou de la nourriture, les gens se donnent des high five et continuent leur randonnée », a-t-il ajouté.

Loger tout ce beau monde demeure aussi un défi de taille dans le contexte économique actuel.

« Il y a moins d’auberges qu’avant et la grande croissance des inscriptions veut aussi dire plus de défis d’hébergement à gérer. Nous avons logé dans une école de Sainte-Agathe aussi. Ça demeure un beau trip de gang de vivre tout ça dans la nature, de voir les lacs et les forêts à nos côtés. »

Plongée en nature

La Traversée permet également aux participants d’apprécier cette nature, trop souvent prise pour acquise dans la mentalité collective.

« Comme Montréalais, on ne se sent pas si près de la nature dans notre quotidien, entouré du ciment urbain. Ici, on retrouve la beauté des sentiers patrimoniaux, le bienfait de se sentir creux en forêt et de laisser nos idées s’évaporer. Tout le monde y trouve son compte, parmi nos skieurs, âgés de 17 à 71 ans, pour la 51e édition. Nous avons presque 40 % de dames parmi nos effectifs. Je dirais que la moyenne d’âge se situe entre 45 et 50 ans. C’était un regroupement de plaisir. »

Bonnes conditions

Les conditions se sont améliorées juste à temps pour la tenue de l’édition 2025 de la TDL.

« Le plus sympathique, ce sont les récentes chutes de neige, reçues depuis deux semaines. Ce ne sont pas les sentiers de la Sépaq, mais toutes les roches étaient recouvertes et on pouvait circuler librement et surtout glisser à notre goût. La clé dans tout ça demeure que les gens veulent continuer à utiliser les vieux sentiers, et que ceux-ci demeurent accessibles. Mais la pérennisation n’est pas gagnée partout : des développements et lotissements immobiliers nous guettent. Quand de la construction survient, c’est brisé pour de bon et on ne peut plus circuler ensuite. On veut conserver les sentiers, dont plusieurs centenaires, qui datent même d’avant Jackrabbit et les années 1920. Nous sommes tous des bénévoles, non-salariés, dans l’aventure de la Traversée des Laurentides. Tout comme notre ancien président, Brian Lambert, que nous avons fêté à Sainte-Agathe, nous voulons perpétuer cette fête annuelle du ski de fond », a terminé M. Lamarre.

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