Lori Roy : Une âme créative
Lory Roy a grandi à Saint-Jérôme. L’art a toujours fait partie intégrante de sa vie. L’année dernière, elle publiait son premier livre, un recueil de poésie, qui plonge dans un évènement tragique de son enfance Rencontre avec une âme créative.
Lori a étudié en cinéma au cégep de Saint-Jérôme. Elle a ensuite poursuivi à Montréal en arts visuels et médiatiques, où elle s’est concentrée davantage en photo et en peinture. « Mais l’écriture, ça m’a toujours travaillée », raconte-t-elle.
Quand elle était jeune, elle remplissait des cahiers d’écriture. Puis, la poésie est arrivée dans sa vie au cégep.
« J’ai découvert dans la poésie un endroit où je me sentais calme. Je pouvais m’exprimer, mais de manière douce. Je suis une personne hypersensible à la base, et la poésie, c’est transparent. C’était accessible pour moi. »
C’est lors d’un voyage d’une année en van, à traverser l’Ouest américain pour se rendre au Mexique, qu’elle s’est vraiment plongée dans l’écriture. « Ç’a été mon plus beau voyage à vie. J’en ai profité pour écrire chaque jour, comme un récit de voyage », explique-t-elle en entrevue.
À la suite de ce périple, elle a décidé de retourner à l’école, cette fois en création littéraire à l’UQÀM. Elle a décidé d’arrêter en raison de la pandémie. « Ç’a pris une tournure différente quand je suis allée à l’école. Je ne suis pas une personne disciplinée et l’école m’a donné ce cadre, où j’avais des contraintes et j’étais forcée à rendre des textes. L’école m’a aussi permis de pointer du doigt les choses qui marchaient ou non. »
Plonger dans son passé
Écailles de Laurier était d’abord un travail qu’elle avait écrit pour un cours. « On n’avait pas beaucoup de contraintes et on pouvait vraiment se laisser aller. » Sa professeure, qu’elle appréciait beaucoup, encourageait d’écrire avec les sensations ressenties. « Au même moment, je suivais une thérapie pour régler un trauma. À l’âge de 5 ans, je me suis fait agresser sexuellement par quelqu’un de ma famille. »
« Ce livre m’a un peu sauvé la vie », souligne Lori. « Je me souviens qu’en l’écrivant, ça allait bien et ça avait du sens. Quand j’ai terminé la dernière phrase, j’ai éclaté. Ça m’a pris du temps pour m’en remettre. »
Malgré la difficulté de se replonger dans ce sombre évènement, Lori croit qu’il y a eu de belles retombées pour elle. Quand elle a présenté son œuvre littéraire à la maison d’édition, « ç’a été comme un coup de foudre », dit-elle. Avec l’autrice, l’éditeur a retravaillé son texte, l’a séparé en morceau, y a ajouté des illustrations. Parfois il y a des pauses, des pages complètement noires, pour illustrer un silence.
Plusieurs personnes lui ont écrit à la suite de la publication de son recueil. « Les gens me disaient que ça les avait touchés, même s’ils ne l’avaient pas vécu. Ça m’a vraiment marquée, que des gens qui ne me connaissent pas me remercient. L’écriture, c’est vraiment puissant pour communiquer. »
Lori Roy s’intéresse aussi beaucoup à la peinture et à la photographie. Dans ses prochains projets, elle aimerait se pencher sur son identité de genre.
–
Écailles de Laurier
Le recueil de Lori Roy est disponible en librairies et en ligne.
Résumé : Dans ce récit métaphorique, à la voix naïve et originale, l’autrice propose un retour dans les méandres de son passé. Le recueil dépeint le portrait d’un univers singulier, dans lequel la narratrice tente de démêler certains souvenirs, à la recherche du pardon de soi et d’autrui. Lori Roy aborde de manière sensible et inattendue les thèmes de la famille, de l’abus sexuel et de la quête de vérité.