Annie Depont offrait des dédicaces personnalisées au cours du lancement de son essai.
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Recueil des petites colères d’une « Astie d’Française de marde »

Par Aurélie Moulun

Le 19 avril dernier, l’auteure Annie Depont a lancé son tout dernier essai à la Clé des champs à Sainte-Adèle. Astie d’Française de marde : c’est le titre de son livre. Cet essai est en réalité un recueil de billets d’humeur sur des thèmes tels que l’éducation, la société, l’art, l’immigration. « C’est un état des lieux à travers la focale d’une Française au Québec », dit Mme Depont en entrevue avec le Journal.

De sa plume mordante et pleine d’humour, Annie Depont dépeint plusieurs aspects de la société québécoise qui la font « monter au plafond ». « Le contenu peut être interprété de différentes manières. Il y en a qui vont être vexé, mais d’autres comprendront que c’est simplement un état des lieux. Donc, je sais que certains vont me répondre : « Astie d’Française de marde ! », lance-t-elle en riant à l’autre bout du fil.

Trouver la liberté de s’exprimer

Parmi ces choses qui la mettent « en rogne », elle donne l’exemple des « gamins qui pourrissent la vie des autres au restaurants parce qu’ils ne savent pas se tenir ». Ou encore celui de l’art contemporain. « Dans mon essai, je donne l’exemple de la machine à caca qu’un artiste avait présenté à l’UQAM. C’est un projet qui avait bien été subventionné. Ça me met en rogne sérieux ça ! Qu’on appelle de l’art, ce qui n’en est pas », explique Mme Depont.

Annie Depont porte aussi une réflexion sur l’humour et les Québécois qu’elle considère « susceptibles ». Mais l’auteure souligne que son but n’est pas de choquer son lectorat québécois. « Mon éditeur m’a dit que mon essai portait à réfléchir. Que ça ouvre des questions. Si on ne se vexe pas, on comprend qu’il y a des efforts à faire », indique-t-elle.

« J’avais simplement envie de m’exprimer, de donner mon avis sur la terre qui m’a accueillie. Je ne suis pas là pour donner des leçons à quiconque » – Annie Depont

Si l’auteure s’est d’ailleurs permise de publier un tel essai aujourd’hui, c’est notamment parce qu’elle s’est découvert une liberté qu’elle ne s’accordait pas avant. « Je suis arrivée à une étape de ma vie où je n’ai plus besoin de me conforter par le résultat. J’essaie d’avancer. J’ai réussi à sortir de ça, de ce carcan du regard ou des opinions des autres », explique l’auteure.

L’intégration : un « joyeux défi » pour Annie Depont

L’auteure est arrivée au Québec en 2000. « Je suis venue sans aucune perception particulière du Québec. Je ne connaissais même pas la réputation que la province a en France. J’ai découvert au fur et à mesure, comme partout ailleurs, en me faisant des copains. »

Son intégration, elle l’a fait notamment à travers le journalisme. « J’ai travaillé au journal des Citoyens, qui s’appelait avant le journal de Prévost, pendant cinq ou six ans », raconte-t-elle au Journal. « J’avais fait une exposition de peinture et le rédacteur avait fait une entrevue avec moi. À la fin de l’entrevue, il m’a demandé si j’aimais l’écriture aussi. C’est comme ça que ça a commencé », poursuit l’auteure.

Puis, en 2006, elle lançait son propre magazine TRACES (Tourisme, Région, Art, Culture, Éducation, Société).

L’essai Astie d’Française de marde, d’Annie Depont, est disponible dans plusieurs librairies, notamment la librairie L’Arlequin à Saint-Sauveur. C’est d’ailleurs à cet endroit que l’auteure offrira une séance de dédicace le 13 mai prochain entre 11 h et 15 h.

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