Ski alpin : La relève piedmontaise se porte à merveille
Par Luc Robert
William Filion, un jeune skieur de 10 ans actif en compétitions à Sommet Saint-Sauveur, empile les podiums partout sur son passage.
Il récolte médailles après médailles. À sa deuxième campagne chez les U10, il se spécialise en slaloms et en glaloms (mélange de slalom et de géant).
« J’ai commencé à l’âge de 2 ans au Sommet-Olympia, puis ensuite à Sommet Saint-Sauveur. Je suis en piste depuis 8 ans. J’aime la vitesse et les virages serrés. Je veux progresser à chaque épreuve », a commenté l’espoir des Laurentides.
Depuis qu’il a 4 ans, il répète à qui veut l’entendre qu’il vise éventuellement une participation Jeux Olympiques d’hiver.
« William ne manque pas d’ambition. On va l’appuyer à tous les niveaux, jusqu’au bout. C’est bon d’avoir des buts dans la vie. Il voit son idole, Mikaël Kingsbury, gagner partout, comme lui. Ça le motive », a enchaîné maman Annie Lefebvre, fière du rejeton.
Bien qu’il pratique le ski traditionnel, le jeune Filion aura la possibilité de découvrir le sport de son idole sous peu.
« Pour ses bons résultats, il a reçu comme cadeau une participation à un camp de bosses avec nul autre que le multiple champion du monde (Kingsbury) et ses nombreux globes récoltés. Ça va lui donner une idée de ce que peut être le ski acrobatique, versus le ski traditionnel », a-t-elle ajouté.
Mordu du ski, il pourrait se trouver sur les planches 24/7, avec son copain William Maher.
« Will a des semaines de 4 jours d’entraînements, mis à part les compétitions. L’été, il s’adonne au cross-fit, au surf et au wake-board. Ça aide à son équilibre. Et une fois rendu en septembre, il recommence le circuit automnal vers les pentes », a rajouté le paternel, Vincent Filion.
Brûler les étapes
Que ce soit aux compétitions dans les Laurentides, à Val Saint-Côme dans Lanaudière ou sur invitation à Québec, le style fluide du jeune espoir est remarqué.
« Sa technique se trouve en avance sur la majorité des skieurs de son âge. En étant penché et compact, il retranche des secondes précieuses. Mais à 4’06’’ et 65 livres, il doit utiliser la gravité à la bonne place et il y parvient rapidement. Au slalom, le ski est arché et il y a un effet de trampoline après les portes. Il faut qu’il demeure souple et qu’il n’écrase pas trop le ski, afin que l’énergie libérée le pousse vers le bas de la pente. Il progresse là-dessus. William voit loin et large, puis sa motivation n’a pas de limite. Il va surprendre encore longtemps », a prévu son entraîneur Philippe Daignault, à Sommet Saint-Sauveur.
Si ce dernier ne veut pas trop prédire l’avenir, il trouve le jeune Filion en progression accélérée.
« C’est un skieur hors-normes. Il a une mentalité hors du commun. Quand on relève une erreur, il a souvent la solution avant même qu’on lui souligne le correctif. Martin Le Guerrier a beaucoup amélioré sa technique l’an passé. Je lui apporte d’autres enseignements sur la glisse. On verra s’il pourra poursuivre dans la même veine, mais j’y crois. Il veut ajouter du muscle à sa charpente. Ça va l’aider. Grâce à ses habiletés, il risque de dominer pendant plusieurs années. »
« Au début de l’hiver, il a essayé un saut à 360 degrés à une occasion. Je lui ai expliqué quelques notions avec la tête. À l’essai suivant, il le réussissait déjà. J’ai été pris pour le reste de l’hiver à lui montrer d’autres éléments. C’est une éponge qui en veut toujours plus. C’est sans compter qu’il est toujours disponible pour tracer un parcours. Il m’impressionne », a poursuivi le pilote, au sujet de celui qui a aussi sauté une année scolaire à l’Académie Lafontaine.
Sans parler d’Équipe Québec, M. Daignault voit un raccourci qu’il pourrait utiliser.
« En début de saison, il y a toujours une course U12 à Tremblant, la Perchaude. Elle sert de qualification pour une course mondiale à Topoline, en Italie. Érick Guay est passé par là, avec les meilleurs espoirs mondiaux. Il pourrait aussi se qualifier pour une épreuve à Whistler. C’est au contact des meilleurs mondiaux de 12 ans et moins qu’il sentira s’il est dans le coup. »