Parents épuisés

Par daniel-calve

Le monde de Mimi

par Mimi legault
mimilego@cgocable.ca

Je connais une dame de 86 ans issue d’une famille de 16 enfants. Mettons que ça faisait du monde à messe. Elle aimait à dire que lors des repas, sa mère faisait le décompte à la grande table et lorsqu’il en manquait un, il fallait qu’elle les nomme pour savoir lequel brillait par son absence. C’était le bon vieux temps, qu’elle dit.

La maman de cette nombreuse marmaille est décédée quasi centenaire non pas de fatigue mais plutôt en santé et un ajout de vieillesse, sans doute fière de la vie qu’elle avait menée.

Un article d’un média parlait dernièrement de l’épuisement parental. Qu’est-il arrivé pour que papa ou maman se sente débordé(e) au point de parler non pas de burn-out mais de burn-in ?

Si notre travail finit par nous rendre malade, on peut se retirer quelque temps, aller voir son médecin et prendre un peu de repos.

Mais qu’arrive-t-il lorsque le parent en a ras-le-bol et qu’il est dépassé par son rôle de papa-maman ? La garderie, les devoirs et leçons à superviser, visites au gym, le prof à rencontrer, les repas à préparer, les leçons de piano, le p’tit qui joue au hockey. Tout l’monde est sous pression.

Tranches de vie

J’ose une petite solution fort simple. Un jour que fiston 14 ans essuyait la vaisselle, il déposa subitement son linge sur le comptoir en m’annonçant que cette corvée de filles était terminée pour lui. Qu’il était un garçon, que ses chums n’étaient pas obligés de faire les tâches ménagères. Je n’avais pas  bronché au grand dam de sa sœur. Sauf. Sauf qu’à partir de cette minute, j’ai arrêté de laver son linge sale, draps compris, de lui préparer ses lunchs pour l’école ou de jouer au chauffeur taxi. Il s’était éjecté volontairement du noyau familial.

Comprenant mon message, au bout de quelques jours, il était revenu au poste, torchon à la main.

Parfois, il est là le problème. Chaque membre d’une famille devrait avoir un rôle défini et savoir exactement ce qu’il a à faire. Ce genre de décision devrait se prendre aussitôt que l’enfant commence à parler.

Je vous propose ça pour alléger votre sac à dos parental. Il y a des règles partout, pourquoi ne pas en avoir dans votre propre demeure ? La permissivité ne fait pas le bonheur, elle cause parfois même la perte de l’adulte et de l’enfant.

Une bonne leçon

L’histoire est véridique. Une mère de famille avait quatre enfants : trois garçons et son mari. Elle aimait tellement les enfants qu’elle avait fini par en marier un.

Personne ne se souciait de l’entretien de la maison. Comme elle désirait que son nid brille comme un sou neuf, elle s’épuisait du matin au soir dans des tâches qui finissaient par le même son. Nettoyage, lavage, balayage, repassage, ramassage. Alouette.

Un jour, elle frappa son mur et prit la plus belle décision de sa vie. D’abord, elle commença par voler toutes sortes de choses dans les magasins. Des cossins. Elle se fit prendre par la police et reçut un sévère avertissement.

Encouragée, elle recommença son manège mais en volant des objets de valeur. Elle passa devant le juge qui n’eut d’autre choix que de l’envoyer en prison.

Elle y passa quelques mois dans le repos le plus complet en défendant à ses proches de venir la visiter. Un beau voyage, logée et nourrie.

Sa tribu lui manquait mais ses moyens modestes l’empêchaient de se payer des vacances dans le Sud.

Une fois revenue dans son foyer, oh comme leur maman leur avait manqué! Déjeuner-causerie avec ses proches.

Dorénavant, chacun devait y mettre du sien. Victoire!

Je ne vous propose pas cette situation drastique mais plutôt une réflexion sur l’éducation.

Il n’y a pas de recettes miracle. Comme me disait un ami : avant de me marier, j’avais cinq théories sur la façon d’élever un enfant.

Maintenant, j’ai cinq enfants et plus aucune théorie!

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