À gauche, tous!

Par Josée Pilotte

À vingt ans si tu n’es pas à gauche t’as pas de cœur, à quarante si tu n’es pas rendu un peu plus à droite, t’as pas de tête. Ce n’est pas de moi, mais j’aime bien cette citation d’un illustre intello que j’affectionne.

Vous n’êtes pas tannés d’entendre le discours condescendant de la go-gauche moralisatrice? (À ne pas confondre avec la «vraie» gauche, représentée ces jours-ci aux États-Unis par Obama et au Canada par le NPD.) Moi, c’est vraiment plutôt la «go-gauche», celle qui se dit marginale et qui tient un discours toujours sans issue, qui me désespère…

Vous n’êtes pas tannés de ses chialeux perpétuels contre tout ce qui a de l’argent ou ce qui le représente?

Cette go-gauche trop à gauche justement a tendance à jeter le bébé avec l’eau du bain, à diaboliser tout ce qui n’est la Bohème, «moi qui criais famine et toi qui posais nue»… J’suis plus capable de l’entendre. C’est complètement ringard et vide de contenu. Pensez au Festival des Arts de Saint-Sauveur, qui fait un travail remarquable pour démocratiser la danse, cet enfant mal compris de la masse populaire. Comment pensez-vous qu’il se finance?

Uniquement par subvention? Ben non! Il est financé surtout par de riches et généreux mécènes. Ben oui! Ceux-là même que décrie la go-gauche, clamant qu’ils s’enferment dans leurs châteaux avec leurs super écrans plasmas HD en se foutant de la culture et de ses artistes.

Ce discours primaire et défaitisme, qui oppose les groupes en les discriminant systématiquement sur le milieu social, en est un d’exclusion; il a selon moi les mêmes racines que le racisme que la gauche profonde dénonce avec tant de justesse.

Car la gauche, la vraie, se nourrit d’idées et idéaux, elle est un vecteur de changement social essentiel. Elle est un véritable moteur d’évolution contre les idées reçues, l’obscurantisme et l’inhumanité. Mais. Quand elle devient irréfléchie et qu’elle radote, qu’elle prêche comme une vieille église, j’débarque.

La «lumière» ne sort pas des poubelles et elle ne sort pas non plus d’un compte en banque en Suisse numéroté. Mais. On s’entend-tu pour dire qu’elle naît du choc des deux mondes? Idéalisme et réalisme.

Toujours aussi pathétique qu’hypocrite, la go-gauche pousse même sa réflexion jusque dans nos cours d’écoles et continue de faire sa leçon sur le devoir d’envoyer nos enfants au public. Voyons donc! Pourquoi? Pour connaître leur faire connaître la vraie vie? Pour qu’ils puissent se frotter aux «vraies affaires»?

Hey Chose, la Réalité on en a une overdose au téléjournal chaque jour (ouain, peut-être que Chose n’a pas la télé…). Nos enfants y sont surexposés déjà par les médias, internet, le cinéma, les jeux vidéo. Ils sont déjà trop au courant du taxage, des détraqués et des tueries dans nos écoles.

Peut-on être un peu idéalistes justement? Et rêver nos écoles comme des lieux moins hostiles, qu’elles soient privées ou publiques. Et pourquoi pas l’uniforme au fond?… Parce que rendez-vous compte!, c’est encore la go-gauche qui peste contre le port de l’uniforme à l’école, cette go-gauche qui pourtant nous veut tous égaux… C’est quoi le rapport?

Sans doute parce que l’uniforme est un truc d’école privée, donc un truc de riches. Make me laugh!!!

Peut-on vouloir le meilleur pour nos enfants et des lendemains qui chantent… mais en choisir la mélodie? C’est pas ça la démocratie?

En tous cas celle-ci n’est surtout pas servie par le discours go-gauche qui est le pire ennemi de la gauche. C’est pas compliqué, un tel discours fermé finit par ternir ses meilleurs idéaux: ouverture, humanité.

La vraie vie, colorée, imparfaite, ne se discute-t-elle pas le soir, à la table avec nos enfants?

Cracher toujours sur la même cible sans distinction, sans discernement, c’est cracher en l’air… Et comme disait mon grand-papa: quand on crache en air, ça finit toujours par te retomber sur la figure.

Je remercie les livres que j’ai rencontrés et les gens que j’ai lus: ils m’ont évité l’amertume et la frustration d’un discours à sens unique, celui d’une vieille fille amère et frustrée.

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