Le dating des cœurs matures

L’amour, toujours l’amour!

Diane Baignée, collaboration spéciale

– « Mon cœur est demeuré adolescent quoique mes mèches blanches, mes rides, ma peau et son manque de tonus disent que je suis vieille. […] J’ai le goût de l’amour, mais j’ai vraiment peur de vivre à nouveau une peine, une déception ». Il n’y a pas de date limite pour expérimenter l’amour et le désir. Plusieurs aînés abandonnent l’idée de raviver cette flamme vivifiante.
Sur un blogue, en regard des 55 ans et moins, on dit que « le célibat est un nouveau mode de vie de plus en plus populaire […] et que sept personnes sur dix cherchaient à le rester ». Concernant les aînés, rien ne semble recensé sur le sujet. En pensant au dating chez les personnes aînées, je me suis demandé comment j’étais pour m’en sortir avec ce sujet-là? Un essai…
Quoique la coquille morphologique se modifie avec le temps, l’âme, les sentiments, le désir, le goût de ressentir des étincelles en dedans, ça ne meurt jamais! Bien entendu, ces manifestations intérieures peuvent être endormies par des deuils, de mauvaises expériences, la peur du rejet, la résilience ou par un rationnel bien cristallisé par le temps. Mais, au fond, tout peut encore s’éveiller comme une fleur qui perce le sol au printemps. Poétique, n’est-ce pas? Mais quand la peur prend les commandes et freine les ardeurs de faire des rencontres, rien ne peut se passer à part s’isoler, et ça, ce n’est pas poétique.

Au-delà des chiffres, des témoignages

La séduction n’a pas d’âge. Au fil des ans, j’ai prêté une oreille attentive à l’expression de désirs amoureux.  Les gens seuls, âgés de 65 ans et plus, il y en a une multitude. Certains le sont par choix, d’autres sont en mode démission par appréhension.
Les temps changent, les façons de faire et les modèles de couples aussi.  La question est d’identifier ce à quoi l’on aspire et de s’exposer en conséquence de ses valeurs et de ses croyances. C’est un départ.

L’âme sœur ne sonnera pas à la porte

Comment faire, me demande-t-on? Les petites annonces dans le journal du samedi, plus tellement la mode. Au goût du jour, des sites de rencontres sur Internet, même pour les seniors… Bon, ça ne semble pas toujours convenir. Et les 5 à 7 dans les bars? Bah…, me dit-on.
Que l’on soit jeune célibataire fraîchement retraité ou une personne en âge plus avancé, divorcée ou veuve, rencontrer une personne pour partager, échanger et aimer, c’est possible. Pas facile, mais possible.
Il faut que le cœur ouvre une porte et, par la suite, sortir de la maison pour y arriver.
« Dans mon entourage, on m’a présenté des femmes intéressantes et j’ai fait plusieurs rencontres. Mais j’avoue que, pour le moment, je ne me sens pas vraiment prêt pour l’engagement. » Après 35 ans de vie commune, deux ans de célibat, Raymond, 72 ans, veuf, choisit l’amitié et s’est créé un grand réseau d’amis-amies. Louise, 66 ans, très déçue à la suite de tentatives sur un site de rencontres, nous dit : « Je n’ai plus d’attentes ».
Elle souligne qu’elle aimerait bien rencontrer un homme, car elle ne croit pas que nous soyons nés pour vivre seuls.
Son truc : s’adonner à des activités sportives et culturelles, faire du bénévolat. « Advienne que pourra! », s’exclame-t-elle.

Se donner une chance malgré les différences

Peu importe si ça se passe ou pas, l’important est de casser la glace, d’aller vers l’autre. On m’a rapporté des histoires de bonheur et des mésaventures. Lorsqu’on troque le mot échec pour expérience, déjà, notre cerveau enregistre une perspective plus constructive du passé, du présent et de l’avenir.
L’effet bénéfique des expériences de vie ne serait-il pas de mieux se connaître et de mieux établir ses frontières? Socialiser permet de développer ses habiletés et de créer de nouveaux liens, le cas échéant. Et parfois, rencontrer une personne de cœur!
Se donner le temps de s’apprivoiser, se donner une chance malgré les différences. Personne n’est parfait. La communication franche est un atout!
Comme chantait le regretté Pierre Lalonde, « l’été, c’est-y pas la saison d’aimer? »
 
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