La fin du monde

Par Journal Accès

La première fois où j’ai entendu cette phrase, j’avais 9 ans. Une tante expliquait à ma mère qu’elle avait lu dans un «livre» quelconque que la fin du monde était proche. 

Y’a eu celle des Mayas aussi. Vous vous souvenez? Le 12 décembre 2012. Pourtant rien n’est arrivé. Il y aurait eu erreur de calcul ou quelque chose du genre, un gros mystère quoi!

La dernière fin du monde, on me l’a annoncé en janvier 2012. Cette fois-ci, c’était la vraie. Date prévue: Juillet 2013. Enfin, c’était approximatif. Pourquoi? Métastases au foie. Incurable.

Eh bien je vais vous prédire quelque chose moi: je crois qu’il n’y a personne qui détient la vérité à propos de la fin, que ce soit la mienne, la tienne, la nôtre ou la vôtre.

Parce qu’aujourd’hui, juillet 2013, mes métastases sont encore là, mais la bonne nouvelle: moi aussi!

Je ne la sens pas «ma fin du monde», enfin pas pour l’instant. J’avoue cependant ne pas avoir une santé optimale et que je suis encore en chimiothérapie. Cependant, je ne suis pas si amochée que ça. Et à bien y penser, ça pourrait être pire, non?!

En janvier 2012, après le pronostic, je voyais la suite de ma vie comme un grand champ rempli de mines antipersonnelles et de barbelés. C’est à cet instant que j’ai senti mon cœur s’enflammer pour laisser jaillir l’appel du guerrier. Je m’attendais au pire. Mais j’avais l’espoir en munition. C’était le temps ou jamais de partir en croisade. Trouver l’ennemi et l’anéantir.

J’ai réagi comme j’ai toujours vécu: avec fougue et passion. La tête haute et l’âme du Samouraï, j’ai marché droit devant sans regarder en arrière. Frondeuse, sans courber l’échine. Avec toute ma résilience et mon audace, jamais je ne me suis repliée dans la tranchée. C’était la guerre, la vraie et et moi je devais sauver le monde. Le mien.

On a tous une guerre à mener. Un combat en cours. À chacun ses défis me direz-vous? Oui tout a fait! J’espère simplement que vous avez eu le manuel pour être un bon soldat. Parce que moi, j’ai appris une tonne de choses en cours de route, comme baisser mes armes, attendre patiemment que la tempête passe pour marcher sous le soleil au lieu de me les geler sous une pluie froide et cinglante.

J’ai également appris à faire un pas en arrière pour mieux voir l’horizon au lieu de courir droit devant en criant comme une amazone à en perdre la voix et le souffle.

Maintenant, dans mon champ, je n’y vois presque plus de mines antipersonnelles. Je vois de l’herbe haute et verte qui danse selon l’humeur du vent.

J’ai appris à conjuguer tous les verbes au présent. Je fais confiance à la vie, car c’est plus simple et plus facile ainsi. Surtout plus léger à porter.

La vie est un grand mystère. Et la mienne est grande et mystérieuse, comme je l’aime.

Un autre mystère: Les Mayas.

Vous saviez que le calendrier Maya commence le 26 juillet et non pas le 1er janvier? C’est aussi la date d’un évènement très important et surtout «à ne pas manquer».

J’ai l’immense honneur de vous convier à mon vernissage qui aura lieu à la Villa des Arts de Liliane Bruneau à Sainte-Agathe-des-Monts, 1er de l’an Maya donc le 26 juillet 2013!

Il y a 18 mois, je partais en guerre. Aujourd’hui je suis en paix et je célèbre la victoire.

Peace and Love xx.

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