Sex’primer

Par Josée Pilotte

Ma fêlure? (Parce qu’on a tous plus ou moins une fêlure, j’entends par fêlure, une obsession, une fixation, une brèche de l’âme. Celle qui parfois vous joue de sales tours, celle qui sans crier garde vous fait dévier de votre trajectoire, la trajectoire des petits gens heureux…)
«Moi, c’est l’hypocondrie…» «Moi, chaque nuit je vérifie si ma fille respire encore… elle a neuf ans… je dors à ses côtés!» «Moi j’crois que je suis sur le bord d’aller consulter because… ma dépendance au sexe!» «Moi, c’est ma phobie avec l’argent!»

Quatre fêlures, j’ai pas dit quatre fêlées (quoique), autour d’une table, un mercredi soir, à discuter. Une soirée comme ça, mémorable, qui s’explique drôlement parce qu’il fallait y être pour comprendre. Comprendre la subtilité des «mots» ou plutôt des «maux» de toutes et chacune… Le sujet au menu de l’excellent café Viva de Sainte-Adèle (non mais pas de farce, ça fait du bien un endroit branché): sexe et quarantaine (qui riment parfois avec «sexe en quarantaine» pour certaines). Doit-on, oui ou non, avoir un jardin secret? Quatre filles, quatre opinions différentes: Zaza D, Nath, la Belle et Jopi. Et à voir l’air amusé de l’homme assis à la table d’à côté, s’étouffant presque avec son assiette, plutôt salées, presque acides. Y’a la séparée qui danse entre le riche de son âge et un jeunot de 26 ans (j’vous dis tout de suite, elle a choisit le jeunot). Y’a la belle qui apprivoise sa nouvelle liberté. Y’a la princesse au bois dormant qui, au lit, ne fait que dormir. Et y’a l’autre, moi, qui (se) pose trop et trop souvent des questions existentielles.

Après avoir effleuré le sujet du point G (je sais, c’est cliché, mais ça a toujours sa place dans un souper de filles) – imaginez-vous d’ailleurs qu’il en existe un autre, le point A (pas trop compris, se qui fait celui-là!) -, nous avons glissé sur le chemin de la «vérité» du couple et la vérité dans le couple. Et là, c’est pas de la tarte: l’individualité (un mot très à la mode), le je-peux-tu-y-dire? je-devrais-tu? j’ai-tu-le-dois? il-faut-pas-que je-meure-sans-avoir-essayé-ça. En passant par je-me-donne-pas-le-droit, c’est-péché, c’est-pas-propre (parce qu’il y aussi le «sexe propre» (ça c’est la position du missionnaire that’s it that’s all, pas trop de taponage, pas trop gymnastique, l’affaire clean quoi!) Vous dire la vérité?… On a rempli un plein sac vert de cochonneries, au grand bonheur de notre voisin de table. Le beau dans tout ça c’est qu’au-delà des différents chemins empruntés, aujourd’hui on finit par toutes se ressembler. Nous avons toutes les quatre accumulés des déceptions, des blessures, certaines ont connu la maladie, la trahison, le Bonheur. Ce qui est beau dans tout ça c’est pouvoir aujourd’hui, à quarante ans assumés, se parler entre nous librement sans être jugées. Se bidonner comme des folles après deux bouteille de vin. Se bidonner comme de vraies fi-filles mais avec quelques bleus d’un parcours pas toujours droit. D’être aussi libres d’être qui on est, et avec nos fêlures. Capables d’aborder des sujets parfois sérieux sans se prendre au sérieux, des sujets parfois niaiseux sans trop dire de niaiseries. Quatre fêlures, j’ai pas dit quatre fêlées (quoique) et quatre conclusions: Pour l’une c’est de suivre son instinct, d’être en parfaite harmonie avec ses actes de s’assumer all the way; Pour l’autre s’est de «se» prioriser, de s’aimer avant tout pour être certaine de ne jamais plus de se perdre dans une relation; Pour l’autre c’est d’arrêter de se faire accroire des histoires pour peut-être un jour faire apparaître le «vrai»prince charmant…
… et pour moi, et bien c’est de continuer de les questionner, surtout me questionner, d’aimer pour la vie mon Chéri et… de trouver mon point G!!!

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