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Coupes supplémentaires au CISSS des Laurentides

Par Thomas Gallenne

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Jean-Francois Boucher, représentant syndical. Photo : Thomas Gallenne


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Chantal Maillé, présidente du CCSNL-CSN. Photo : Thomas Gallenne

Les syndicats CSN dénoncent une atteinte directe aux services

Le 23 juin dernier, les travailleurs du CLSC de Saint-Sauveur ont une fois de plus manifesté leurs craintes face aux nouvelles compressions dans le système de santé dans les Laurentides. Et le député de Bertrand, Claude Cousineau était présent pour les appuyer.

Pour les syndicats CSN représentant les travailleuses et travailleurs des établissements publics de santé et de services sociaux des Laurentides, les nouvelles coupes budgétaires de 6 millions de dollars annoncées par le CISSS toucheraient directement les services à la population. Le conseil central des Laurentides demande à la direction du CISSS de faire preuve de transparence avec la population en identifiant clairement dans quels services ces nouvelles coupes s’effectueront et qui sera pénalisé. Le CCSNL–CSN réclame également du CISSS qu’il fasse les représentations nécessaires auprès du ministère de la Santé et des Services sociaux afin qu’un changement de cap puisse s’opérer avant que le processus ne soit irréversible.

Au bout du rouleau

« Le personnel ne peut tout simplement pas en prendre plus sur ses épaules sans que cela ne paraisse dans la qualité des services, explique la présidente du CCSNL–CSN, Chantal Maillé. On est vraiment au bout de l’élastique. Le nombre d’accidents de travail et de cas d’épuisement professionnel est plus élevé que jamais. Les listes d’attente pour des services professionnels spécialisés sont en constante augmentation. À chaque fois qu’on coupe un poste, inévitablement, la charge de travail de tous les autres augmente. »
Le syndicat dénonce les années de sous-financement par rapport aux besoins. « Les établissements publics de la région ont subi deux années de coupes budgétaires, depuis l’arrivée au pouvoir des Dr Couillard et Barrette. Celles-ci se sont traduites, déjà, par des baisses de services pour la population. Il est illusoire de croire que ces nouvelles compressions de 6 millions sauront cette fois-ci protéger les services publics », poursuit-elle.

Privatisation dénoncée

Pour les syndicats CSN, en affamant le réseau public, le gouvernement favorise le développement de services privés. Leur constat est simple : un démantèlement complet des CLSC est en marche. Les professionnels du CSSS des Pays-d’en-Haut dénoncent le transfert appréhendé de travailleuses sociales du CLSC vers un Groupe de médecine de famille (GMF), une entité privée à but lucratif. Déjà, des professionnelles en soins ont été transférées en GMF et d’autres professionnels pourraient suivre.
« Dans les CLSC, nous offrons des services de proximité qui sont appréciés par le population. La plupart des interventions menées par des travailleuses sociales en CLSC ne nécessitent pas une consultation préalable auprès d’un médecin. Nous travaillons tous ensemble, en équipe de différentes disciplines, afin de répondre le mieux possible aux besoins de la population. En quoi est-ce un progrès de briser ces équipes pour placer une partie de la main-d’œuvre sous l’autorité des médecins auxquels une bonne partie de la population n’a même pas accès ? », s’interroge le représentant syndical des employés du CSSS des Pays-d’en-Haut et nutritionniste, Jean-François Boucher. La CSN revendique un moratoire complet sur ces transferts afin qu’on en étudie adéquatement les conséquences.
« Je soutiens la démarche des travailleurs car le gouvernement essaie de démanteler les CLSC qui sont des organismes publics et de transférer le personnel vers des organismes privés que sont les GMF », lance le député Cousineau. « On s’en va vers une privatisation des services sociaux et de santé, ce que je trouve déplorable », ajoute-t-il.
Les syndicats CSN de la région n’entendent pas baisser les bras, ni devant les coupes budgétaires annoncées, ni devant les transferts prévus de ressources hors des CLSC. Tout l’été, ils seront visibles et actifs, partout sur le territoire, dans le cadre de la campagne nationale Ma place en santé, j’y tiens.
Dans les Laurentides, 5000 travailleuses et travailleurs des établissements publics de santé et de services sociaux sont membres de syndicats CSN.

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