La députée de Laurentides-Labelle, Marie-Hélène Gaudreau. Courtoisie

Démission de Justin Trudeau : Le Bloc québécois veut des élections « rapidement »

Par Simon Cordeau (initiative de journalisme local)

Le première ministre et chef du Parti libéral du Canada, Justin Trudeau, a annoncé sa démission, le 6 janvier dernier. Marie-Hélène Gaudreau, députée bloquiste de Laurentides-Labelle, souhaite que le Parti libéral se trouve un nouveau chef le plus rapidement possible et que celui-ci déclenche des élections dès son entrée en poste, à la reprise des travaux parlementaires ce printemps.

« L’histoire jugera Justin Trudeau, mais il appartiendra aux Québécois de juger le bilan du Parti libéral. » Sinon, le Bloc québécois est prêt à appuyer les partis d’opposition pour faire tomber le gouvernement.

Un automne « horrible »

« Depuis 2015, nous avons vu à l’oeuvre un gouvernement extraordinairement centralisateur, dont les ingérences ont été incessantes. » Opposition aux choix du Québec par son rejet de la laïcité et son déni du déclin de la langue française, nonchalance concernant la gestion des frontières et politiques migratoires irresponsables, aucune contribution à la lutte aux changements climatiques : la députée ne mâche pas ses mots pour critiquer le bilan des libéraux.

Alors que Trump s’apprête à imposer des tarifs douaniers sur le Canada, M. Trudeau a-t-il démissionné au bon moment ? « Je parlais avec des collègues [députés], autant de notre côté que de l’autre, et ça faisait longtemps que ça se tramait. Et les citoyens nous demandaient : quand est-ce qu’il va comprendre qu’il n’a plus sa place ? », illustre Mme Gaudreau.

La députée dit d’ailleurs avoir vécu un automne « absolument terrible » dû à « l’obstruction totale des conservateurs ». « Leur stratégie, ce n’est pas de démontrer comment ils seraient bons pour gouverner, mais de tout faire pour déclencher des élections. Tout l’automne, on n’a rien fait de constructif. » La bloquiste dit que son parti est le seul à avoir déposé trois dossiers, concernant la discrimination des aînés, la gestion de l’offre et l’exception religieuse concernant l’incitation à la violence, qui doit être abolie du Code criminel selon eux.

M. Trudeau a demandé la prorogation du Parlement jusqu’au 24 mars, paralysant de nouveau les travaux parlementaires. « Est-ce qu’on aurait vraiment avancé des dossiers à partir de janvier ? », se demande toutefois Mme Gaudreau.

Prêt pour les élections

Le chef du Bloc québécois, Yvez-François Blanchet, a déclaré vouloir des élections « au plus sacrant ». « On est plus que prêts », ajoute Mme Gaudreau. « Pour nous, c’est important de nous occuper de notre monde. Les autres partis, soit qu’ils ne veulent pas perdre le pouvoir ou le gagner. »

À ceux qui lui demandent à quoi sert le Bloc québécois, la députée répond que : « plus il y a de députés de l’opposition, plus il y a de critiques vis-à-vis du gouvernement ». « Plus on est capables de saisir l’information, de l’analyser et de poser des gestes concrets. » Les partis d’opposition peuvent aussi proposer des changements aux projets de loi pour les améliorer, ajoute Mme Gaudreau.

L’opposition permet aussi de donner une voix aux opinions divergentes, même parfois celles provenant de députés d’arrière-ban du parti au pouvoir, indique la députée. « Le gouvernement, c’est le premier ministre et les ministres. Ils parlent soit entre eux, soit avec nous, l’opposition. Mais ils ne parlent pas aux députés d’arrière-ban. Donc les gens viennent me voir pour que je les écoute. J’ai plus de pouvoir que si j’étais une simple députée libérale », illustre-t-elle.

Mme Gaudreau croit aussi que, pour faire face aux menaces de Trump, « il faut partir avec du nouveau monde ». « Il faut que l’électorat puisse s’exprimer. Là, on se chicane entre nous autres. Est-ce que les gens de Laurentides-Labelle me veulent pour un troisième mandat ? Je ne sais pas, mais j’aimerais le savoir. »


Nouvelle circonscription de Pays-d’en-Haut

À partir des prochaines élections fédérales, la nouvelle circonscription de Pays-d’en-Haut ajoutera un député représentant les Laurentides à la Chambre des communes. Le territoire de cette circonscription comprend toute la MRC des Pays-d’en-Haut, mais également les villes de Prévost et Saint-Colomban, et les municipalités de Saint-Hippolyte, Milles-Isles, Gore, Wentworth, Chertsey, Entrelacs et Saint-Calixte.

Ce redécoupage de la carte électorale était nécessaire pour pallier la forte croissance démographique dans la région depuis la pandémie et pour éviter une sous-représentation au Parlement.

Le politicien René Gauvreau, qui a été député de Groulx de 2008 à 2012 pour le Parti québécois, a déjà annoncé publiquement qu’il sera candidat à l’investiture comme candidat du Bloc québécois dans cette nouvelle circonscription.

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