Des citoyens se font entendre

Par Éric-Olivier Dallard

Le Conseil de Piedmont

La démocratie s’exerce de différentes manières au municipal. Il y a bien sûr les assemblées mensuelles où les élus lisent des rapports d’activités, la plupart du temps d’une voix monocorde et dans une langue de bois, qui servent à informer la population des activités et du mode de gestion de l’équipe en place.

La démocratie s’exerce d’une autre façon, quand les citoyens prennent la parole. Lors de consultations, lorsqu’ils viennent dire aux élus ce qui pourrait être fait pour améliorer un règlement proposé par l’Administration. Ou encore à la période de questions des rencontres mensuelles du Conseil, prévue pour donner la parole aux citoyens. Ces derniers s’expriment le plus souvent pour faire une suggestion afin d’améliorer la qualité de vie de la communauté dans laquelle ils vivent. C’est ce qui s’est produit dans les dernières semaines à Piedmont.

Vitesse automobile

Au Conseil mensuel du 5 juillet, un citoyen était là pour expliquer aux élus que les dos d’ânes installés sur le chemin Du Bois ne suffisent pas. Ils semblent qu’ils inspirent certains automobilistes pressés à accélérer aussitôt qu’ils ont passé les ralentisseurs. Le maire a répondu qu’on avait installé un analyseur de circulation sur cette rue et que la prochaine étape sera de demander aux policiers d’accroître leur surveillance du secteur.

Maisons: taille forte ou petite?

Le 28 juin dernier se tenait une consultation pour modifier plusieurs règlements. Le Comité d’urbanisme a recommandé de prévoir la construction de résidences plus grandes dans le secteur des chemins Grands-Ducs, Albatros et du Roitelet (zone R-1-206). Un citoyen en voie de terminer la construction de sa maison a posé la question: «Pourquoi de tels changements? N’est-il pas préférable pour réduire la coupe d’arbres et intégrer les projets de construction à la nature de construire des maisons plus petites?»

Le maire, Clément Cardin, lui a répondu que «C’est à la suggestion du comité d’urbanisme». Dans le projet de règlement révisé qui a été déposé à séance du Conseil du 5 juillet, on indique que les modifications sont fondées par «des demandes déposées pour modifier le règlement d’urbanisme».

Ainsi, la largeur d’une maison était à l’origine d’un minimum de 8 et d’un maximum de 30 mètres. La proposition initiale des élus de 15 à 30 mètres. Et pour faire suite à la consultation, passe à 12 et 30 mètres. A-t-on entendu les citoyens? À vous de juger et peut-être même vous prononcer puisque pour une série de règlements, les citoyens des zones concernées et contiguës ont jusqu’au 27 juillet pour demander qu’ils soient soumis au processus référendaire.

La coupe d’arbres

La consultation portait également sur la modification au règlement 758-02-10 afin de permettre aux propriétaires de terrains de plus de dix hectares, excluant les projets intégrés, de faire une coupe annuelle de bois de chauffage de 7 cordes sans permis. Quelques grands propriétaires terriens étaient présents et se sont fait entendre par la voix du docteur Jean Guimond. Ce dernier a fait valoir qu’il faudrait harmoniser les critères de coupe d’arbres avec ceux établis par le ministère des Ressources naturelles du Québec.

Le nouveau projet a été modifié pour refléter les suggestions de M. Guimond. Ce règlement également soumis au processus référendaire prévoit autoriser sur les terrains de 4 hectares et plus la coupe de 2 m2 de bois d’œuvre par hectare. Cette norme est aussi un maximum à être respectée pour le bois de chauffage.

Préservation des paysages

Plusieurs modifications à des règlements ont été présentées par le maire Clément Cardin et son Conseil; les buts étant de conserver l’aspect champêtre et respecter l’environnement. Encore faut-il compter sur les promoteurs et les citoyens pour assurer le respect de ces normes. Ce n’est pas toujours le cas. De la 117 ou encore de l’Hôtel de Ville, on voit une grosse maison en construction qui gâche le paysage de la falaise. On a coupé trop d’arbres, plus que ce que ne permettent les règlements. Les propriétaires seront dans l’obligation de reboiser.

Les sept citoyens présents à la consultation ont fait valoir que la préservation de la qualité de vie et de la nature passe par la gestion de la forêt des domaines privés et la construction de maison respectant le caractère champêtre de Piedmont. Le maire et son Conseil se sont prononcés à mi-chemin entre les demandes faites au comité d’urbanisme et les citoyens venus se faire entendre.

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *