Dossier de l’aréna de Saint-Jérôme
Par nathalie-deraspe
Le promoteur Daniel Lefebvre se vide le cœur
Soutenant avoir été éclaboussé par les détracteurs du projet d’aréna à Saint-Jérôme, le promoteur Daniel Lefebvre, à la tête de Construction Genephi, nous livre sa version des faits.
Démolissant un à un les arguments évoqués notamment par l’ancien maire Jean-Claude Hébert, Daniel Lefebvre martèle que le projet qui vient d’achopper avait non seulement du sens, mais que ses concurrents n’avaient pas de crédibilité. C’est du moins ce qu’il suggère à propos du propriétaire des Panthères de Saint-Jérôme. «Bill Hatem est sorti comme un héros dans l’histoire, mais je voudrais bien savoir s’il a l’argent pour réaliser le projet qu’il promet, a-t-il lancé en entrevue en contenant sa colère de peine et de misère. Où est l’amphithéâtre de l’Académie Lafontaine qu’il promettait le printemps dernier?»
M. Lefebvre affirme à demi-mots que le propriétaire des Panthères de Saint-Jérôme cherche mordicus à préserver les prix concurrentiels qu’obtient son équipe pour profiter des meilleures heures de glace à l’aréna Melançon. «Il monopolise un aréna pendant 4 heures pour 600$. C’est ça qu’il ne veut pas perdre.» Pire. Daniel Lefebvre soutient qu’à l’heure actuelle, les Jérômiens subventionnent les Panthères. En louant le site, Saint-Jérôme s’assure d’avoir 4000 heures de glace qu’elle pourra utiliser comme elle l’entend, argue-t-il. Car il ne faut pas se leurrer. Tout le monde souhaite obtenir la grille horaire idéale pour ses jeunes hockeyeurs. «Quand l’aréna vous appartient, vous êtes pris en otage politique» poursuit Daniel Lefebvre. Les promoteurs Genephi et L’Archevêque et Rivest, à l’origine du projet contesté, ont même proposé deux glaces extérieures munies d’un toit et disponibles 17 semaines par année. Vraisemblablement, ce type de projet ne passe pas.
Des données erronées
Le promoteur ajoute que les chiffres évoqués pour patiner au Centre d’excellence sur glace de Boisbriand sont inexacts. En additionnant les frais inhérents, la facture passera de 200$ à 600$ de l’heure, soit 200$ de plus que ce que Genephi et L’archevêque et Rivest proposait à Saint-Jérôme. «La propriété de la bâtisse, c’est une fiction de l’esprit. Combien ça coûte de l’heure un conducteur syndiqué d’une Zamboni? Une fois le bâtiment vieux, t’as l’odieux politique de le fermer.»
Daniel Lefebvre minimise les coûts totaux de la facture du projet en insistant sur le fait que les promoteurs auront à défrayer 500 000$ par année en taxes. «Saint-Jérôme veut plus de services pour ses citoyens. La ville n’opère pas des machines, ni des restaurants. Si c’est un organisme à but non lucratif qui gère le projet, elle devra le cautionner. Oui il y aura une augmentation annuelle. Mais la Ville saura exactement combien elle aura à payer en 2019.» Certains demeurent toujours convaincus que ces coûts sont trop élevés. Chose certaine, Bill Hatem aura envie de réagir à son tour. Précisons que le maire Marc Gascon a invité son groupe à lui faire une offre d’ici le 15 octobre prochain et que Construction Genephi et L’Archevêque et Rivest a décidé de se désister pour le moment, prétextant qu’ils sont incapables de livrer le projet à temps. «C’est possible de le faire en 12 mois en fouettant tout le monde», a finit par admettre Daniel Lefebvre.