Un drapeau en berne soulève la controverse
Par Thomas Gallenne
Saint-Sauveur
Le maire de Saint-Sauveur ne se doutait pas qu’il allait soulever sans le vouloir la controverse au lendemain du décès de l’ancien chef d’État cubain Fidel Castro, mort à l’âge de 90 ans vendredi à La Havanne.
En effet, dès le lendemain de l’annonce du décès du « Lider Maximo », soit le dimanche 27 novembre, le maire Jacques Gariépy, la conseillère municipale Caroline Vinet ainsi que le directeur général de la Chambre de commerce et de tourisme de la vallée de Saint-Sauveur, Pierre Urquhart, ont procédé, devant quelques citoyens et les médias locaux et régionaux, à la pose du drapeau Cubain sur le même mat que celui de la Ville de Saint-Sauveur, qui furent par la suite mis en berne, et ce pour trois jours.
Lors de la cérémonie, le maire Jacques Gariépy a tenu à témoigner de la sympathie des Sauverois envers le peuple cubain avec qui la Ville de Saint-Sauveur entretient des relations particulières depuis plus de 15 ans au travers de la Fiesta Cubana qu’organise annuellement la Chambre de commerce.
Une décision controversée
Lundi, plusieurs médias se sont emparés de l’affaire après que des citoyens se soient offusqués de voir la Ville poser le drapeau de Cuba sur le même mat que celui où flotte le drapeau de la Ville et les mettre en berne.
M. Gariépy n’a-t-il pas vu matière à controverse en posant ce geste?
« C’est moi qui ai pris la décision de cette initiative, confirme le maire. Ma seule intention était de souligner le lien d’amitié qu’entretiennent les gens de Saint-Sauveur avec le peuple cubain depuis plus de 15 ans. » Son intention dit-il, n’était pas de faire le procès ou de louanger le régime de Fidel Castro.
« Ma seule intention était de témoigner notre sympathie et notre amitié envers le peuple cubain qui est en deuil et avec qui on entretient une amitié depuis de longues années. »
Le maire a fait un parallèle avec la perte que subirait un ami. « C’est au même titre que si j’avais un ami très proche qui a perdu son père ou sa mère, j’irais lui témoigner ma sympathie sans nécessairement être au courant ou endosser ce que ses parents ont fait. »
« J’ai voulu témoigner de notre amitié envers le peuple cubain, ça se limite à ça », conclut le maire Jacques Gariépy.
Une controverse n’attend pas l’autre
Rappelons que les propos tenus par le premier ministre canadien Justin Trudeau, dans un communiqué samedi, ont également essuyé de vives critiques, alors que ce dernier rappellait les liens d’amitiés qui unissaient non seulement les deux peuples, mais sa famille à celle du dictateur.
Voici l’intégralité du communiqué officiel.
« C’est avec une profonde tristesse que j’ai appris aujourd’hui la mort du président cubain ayant le plus longtemps exercé cette fonction.
« Fidel Castro, leader plus grand que nature, a consacré près d’un demi-siècle au service du peuple cubain. Révolutionnaire et orateur légendaire, M. Castro a réalisé d’importants progrès dans les domaines de l’éducation et des soins de santé sur son île natale.
« Bien qu’il était une figure controversée, ses supporters et ses détracteurs reconnaissaient son amour et son dévouement immenses envers le peuple cubain, qui éprouvait une affection profonde et durable pour “el Comandante”.
« Je sais que mon père était très fier de le considérer comme un ami, et j’ai eu l’occasion de rencontrer Fidel lorsque mon père est décédé. Ce fut aussi un véritable honneur de rencontrer ses trois fils et son frère, le président Raúl Castro, au cours de ma récente visite à Cuba.
« Au nom de tous les Canadiens, Sophie et moi offrons nos plus sincères condoléances à la famille et aux amis de M. Castro ainsi qu’aux nombreuses personnes qui l’appuyaient. Aujourd’hui, nous pleurons avec le peuple de Cuba la perte d’un leader remarquable. »