Du Maine aux Laurentides: les rosiers rugueux

Par Éric-Olivier Dallard

Au retour d’un séjour au bord de la mer, je suis toujours heureuse de retrouver mes montagnes et mon village. Et quand j’arrive, dans un village fleuri, j’ai l’impression qu’on me souhaite personnellement la bienvenue; un peu comme les fleurs sur la table quand on reçoit. Accueil 101, réussi!

Lors de notre dernier rendez-vous, je vous ai parlé de notre boulevard à Saint-Sauveur, de notre réflexion de départ pour que le projet d’aménagement rencontre les exigences du client, mais encore les nôtres: fleuri certes, mais calme aussi, facile et agréable à regarder. Pour ce faire, mis à part la grosse plate-bande, soit le «show» du boulevard, il fallait des rappels, beaucoup de rappels. Et on s’est aussi dit qu’au niveau des fleurs variées, les rappels devraient principalement se faire aux intersections, là où automobilistes et piétons se retrouveraient parfois immobilisés, attendant leur tour avec la patience connue des conducteurs québécois. (Êtes-vous déjà allé à l’Ile du Prince-Édouard? ça, ça vous calme un conducteur!)

Mais revenons-en aux fleurs. Les quelques jours passés au bord de la mer récemment ont été comme toujours bénéfiques; c’est ressourçant, et inspirant. Il n’est pas un seul endroit que je visite sans regarder évidemment ce qui y pousse, ce qui y fleurit. Et dans le Maine, il y a des valeurs sûres, des plantes rudement mises à l’épreuve, que j’utilise ici fréquemment. Anik, l’horticultrice que j’ai affectée à la conception de ce projet d’aménager le boulevard, fréquente elle aussi Kennebunck depuis de nombreuses années. Alors quand est venu le temps de penser aux plates-bandes du village, au calme nécessaire, côté chic aussi et campagnard pour les plates-bandes entre les intersections, le choix pour nous était évident: des massifs de rosiers rustiques! Au bord de la mer dans le Maine, ce qui borde les dunes de sable, ce sont des graminées et des rosiers. D’immenses massifs de rosiers roses ou blancs. Tous nos critères étaient rencontrés. À tort, la plupart des gens ont peur des rosiers. Certes certains rosiers, les hybrides de thé en particulier demandent plus de soin, mais les rosiers rustiques sont en général assez faciles à entretenir. Le rosier rugueux (rosa rugosa et rosa rugosa alba) est celui que nous avons utilisé. De culture facile, à peu près jamais malade, et peu fréquenté par les insectes sinon que les bénéfiques, il fleurit abondamment en juin et sporadiquement par la suite. Sa fleur dégage en bonus un agréable parfum. À maturité il atteindra entre 1,5 et 2 mètres de hauteur. Nous le taillons après la première floraison pour en stimuler une autre, et à l’automne, parce qu’on veut garder l’aspect massif régulier pas trop haut, nous allons les rabattre légèrement et les attacher, pour éviter que le déneigement ne casse des branches. Et comme j’ai mentionné les rappels à plusieurs reprises dans le texte plus haut, et bien nous avons également intégré des rosiers dans la grande plate-bande justement pour lier le tout. L’effet est plutôt réussi, enfin d’après nous. J’espère que vous aimez!

Et quant aux graminées, elles aussi s’avéraient être un must. On les a intégrées un peu partout (rappels, rappels, rappels!!!) Port gracieux, bien résistantes aux intempéries, floraison tardive que l’on peut même garder en hiver, à moins qu’une première neige trop lourde ne les ait écrasées. Personnellement, je trouve ça reposant une talle de graminée et leur danse dans vent. Presque poétique!

Enfin, que vous y voyiez ou non la poésie, ce n’est pas grave, en autant que vous en ressentiez les bienfaits thérapeutiques! Et à ce sujet d’ailleurs le désherbage aussi est reconnu comme thérapeutique…. Alors un petit tour dans le jardin?

Chantal Rochette

Au Coin du Jardin

www.aucoindujardin.com

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