Élections à Sainte-Adèle
Par Journal Accès
Lettre à nos candidats
J’aimerais d’abord vous remercier pour votre engagement précieux envers les citoyennes et citoyens de Ste-Adèle. Cela vous honore et j’en suis très reconnaissant. Si je prends aujourd’hui la plume, c’est pour vous faire part de ma profonde préoccupation relativement à notre façon fort discutable de gérer le développement de notre territoire et sur les conséquences qui en découlent, notamment dans le domaine du plein air.
Ayant œuvré durant plusieurs années au sein de l’organisme Plein Air Ste-Adèle (PASA), j’ai eu l’occasion de faire le douloureux constat du manque de vision et de volonté politique par rapport à la protection, à la conservation et l’acquisition d’espaces verts de qualité. Conséquemment, j’estime que le plein air (tributaire de ces nécessaires espaces) est en grand péril de subir un lent et inexorable déclin si rien de majeur n’est entrepris.
En 2010, je me suis impliqué au sein de PASA pour sauvegarder un mode de vie axé sur un rapport harmonieux avec une nature proche et intacte… Or, pour que nous puissions pratiquer la marche, le ski, le vélo, ou la raquette, il faut d’abord et avant tout que cette nature soit accessible et puisse par la ensuite être protégée et conservée. Or rien, durant mon passage à PASA, ne fut fait en ce sens par la Ville. Bien au contraire, nous vivons encore et même davantage en territoire toujours emprunté et tardons sans cesse à reconnaître officiellement à titre de parc des endroits privilégiés tels que le mont Durocher. Chaque jour qui passe nous révèle comment et combien la pression démographique et une vision essentiellement urbaine du développement changent et transforment notre rapport à l’esprit et à la nature des lieux. Les bénévoles de PASA peinturent avec dévouement le mât d’un bateau qui coule, créant ainsi l’illusion tenace que tout va bien alors que, dans les faits, le déplacement constant des sentiers et les nombreuses fermetures de pistes nous démontrent, au contraire, que nous régressons.
Bien qu’il y ait péril en la demeure, des solutions novatrices existent en termes de subventions foncières, de zonages verts limitatifs, de taxes environnementales, de façons différentes de lotir et de densifier l’habitat et combien d’autres moyens qui feraient en sorte que l’on ne perçoive point la préservation de la nature comme une dépense, mais plutôt comme un investissement qui soit garant du succès de nos entreprises et du bonheur des gens. Merci d’avoir pris le temps de me lire et de considérer mes inquiétudes dans un esprit de sauvegarde de nos acquis et de contribution à l’essor économique de notre ville.
Jean Pierre Létourneau jpl.fables@gmail.com