Enfin le jour J pour Jasey-Jay!

Par Journal Accès

Le conte de fée de l’athlète laurentien

Le scénario de Jasey-Jay Anderson en est un digne d’Hollywood. Enfin, justice a été faite pour lui. À ses derniers Jeux Olympiques et après avoir récolté 59 podiums sur le circuit de la Coupe du Monde, Jasey-Jay a finalement mis la main sur une médaille olympique et pas n’importe laquelle. La plus belle, celle d’or. Une médaille qui représente bien la carrière de Jasey-Jay et ce qu’il est comme homme.

Celui qui obtient enfin la reconnaissance qu’il mérite au même titre que les Boucher, Harvey, Brassard, Gagnon, Lambert et cie rêvait de terminer sa carrière en beauté aux Olympiques. Depuis quinze ans, il en a surmonté des difficultés: manque de financement et d’équipements de pointe, performances plutôt décevantes à ses trois expériences olympiques précédentes. Il s’était donc préparé autant à perdre qu’à gagner: «Ça aurait été la défaite la plus sereine de ma carrière. J’étais rendu habitué», a-t-il mentionné quelques minutes après sa performance, samedi dernier.

L’athlète âgé de 34 ans peut enfin tourner la page après les déceptions de Salt Lake City en 2002 et Turin en 2006 où il avait pris les 29e et 20e rangs en slalom géant parallèle. À ses quatrième Jeux olympiques, il n’a jamais abandonné. Cette médaille d’or, il ne l’aura volée à personne, elle lui appartient. Je demeure convaincue que l’argent n’aurait pas été à la hauteur des efforts qu’il a faits pour se rendre ici. Tout est bien qui finit bien!

Ses défis à Cypress Mountain

Il aura eu besoin, croyez-le ou non, de 14 ans pour en arriver à sa consécration olympique, mais pour l’avoir vu si rayonnant, sur le podium lors de la remise des médailles, je serais prête à mettre ma main au feu qu’il ne regrette rien de toutes ces années passées sur les pistes enneigées. Il a été patient et son attente a enfin été récompensée, mais il a aussi cette motivation et cette envie continuelle de performance que seuls les athlètes de ce genre sont capables d’aller puiser: «J’aime être dans une situation où je dois élever mon niveau pour relever le défi et essayer d’aller au plus profond de moi et voir la force que j’y trouve». Un des défis de ces Jeux aura probablement été pour Anderson de s’adapter à la température maussade de la semaine à Cypress Mountain et qui l’avait empêché de monter sur sa planche les cinq jours précédents sa course.

Malgré les conditions météorologiques atroces auxquelles il a dû faire face, il a également dû surmonter sa vingtième position après la première descente. Anderson a finalement obtenu son laissez-passer pour les huitièmes de finale en réussissant le meilleur temps de la deuxième manche pour se classer 10e. Seuls les 16 premiers étaient retenus pour le deuxième tour: «J’ai eu peur!» a-t-il avoué.

Et si le reste de sa qualification jusqu’à la finale aura été plutôt facile, le surfeur âgé de 34 ans s’est compliqué l’existence en concédant 76 centièmes de seconde au champion en titre, l’Autrichien Benjamin Karl dès la première descente de l’ultime confrontation. Il a finalement réussi à se sauver avec les plus grands honneurs en terminant au bas de la piste avec 35 centièmes devant le meneur au classement général de Coupe du monde.

Sa famille, sa priorité

Jasey-Jay nous aura fait vivre de beaux moments à la télévision, mais aussi à sa douce moitié Manon Morin ainsi qu’à ses deux filles Jy et Jora qui s’époumonaient à l’encourager à Cypress Mountain. L’essentiel dans la vie du humble Jasey-Jay se résume à la santé de sa famille: «Cette médaille-là ne fait pas de moi un meilleur homme. Je l’échangerais n’importe quand si mes filles tombaient malades». Il a également tenu à mettre sa médaille dans les petites mains de Jy et Jora: «Je voulais qu’elles sentent son poids». Non seulement le poids physique, mais également le poids des sacrifices qu’a dû s’imposer sa famille pour qu’il puisse réaliser son rêve jusqu’en 2010. N’est-ce pas le témoignage d’un père et d’un mari reconnaissant envers ses proches. C’est avec beaucoup d’émotions qu’il a ajouté que la moitié de sa médaille, il la rendait à son amour de toujours, Manon.

On ne sait toujours pas s’il mettra un terme à sa carrière avec cette médaille en poche ou s’il terminera la saison de la Coupe du monde. Une chose est certaine, il revient à la maison en véritable champion. Champion pour la Fédération de surf des neiges, pour les 100 parents et amis rassemblés au resto-bar Le Shack de Tremblant pour sa performance, pour nous tous, mais aussi pour ses trois petits rayons de soleil!

Merci pour ces belles années Jasey-Jay!

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