Grève générale illimitée évitée au CPE de la Vallée
Par Luc Robert
Les travailleuses du centre de la petite enfance (CPE) de la Vallée, à Piedmont, ont voté majoritairement en faveur des dernières offres patronales, lundi soir. Elles évitent ainsi une grève générale illimitée, qui devait avoir lieu à partir du mardi 12 juillet.
Les employés affiliés à la CSN avaient déjà utilisé cinq journées de grève et comptaient accentuer ce moyen de pression, si aucun progrès ne survenait lors de la journée de négociation ultime de lundi dernier.
« Le vote a été tenu à l’heure du souper, lundi soir. Quatorze travailleuses se sont prononcées en faveur des offres, sur un total d’environ 23 personnes. L’arrivée à la table de négociation d’un conciliateur a aidé au dénouement du dossier. La question salariale était réglée depuis longtemps. C’est strictement la question des autopauses qui demeurait en suspens », a révélé Mme Julie Germain, porte-parole du syndicat des CPE des Laurentides – CSN.
Ce seul enjeu restant aura tenu les deux clans sur le qui-vive, jusqu’à la dernière minute. « L’autopause semblait trop exagérée pour la partie patronale pour en arriver à un règlement. Pourtant, nous étions à deux remplacements de pause près de fermer la négociation. Elle a finalement concédé de remplacer en totalité les autopauses. Il en allait de la sécurité et de la santé des enfants. À titre de syndicat, nous sommes satisfaits de la tournure des événements. »
En quoi consistait ces mesures à modifier, pour que les tout-petits soient en sécurité ? « Lorsqu’une éducatrice partait en auto-pause, une autre la remplaçait. Cette dernière ajoutait 10 enfants aux 10 déjà sous sa supervision. Avoir deux groupes à suivre pas à pas pendant une heure, ce n’était pas adéquat pour une marmaille de 20 jeunes en mouvement constant. On ne voulait plus que cette pratique demeure en fonction pour une seule personne », a précisé Mme Germain.
« L’employeur croyait que l’autopause est sécuritaire. Nous étions persuadées du contraire. Il faut une surveillance constante, auditive et visuelle, et ce, à tout moment. Pour l’employeur, c’est à son avantage d’exclure l’autopause, mais pour cela, il se devait d’investir pour enlever la pression énorme qui repose sur les éducatrices et pour rassurer les parents » a-t-elle estimé.
Au niveau monétaire, les deux parties s’étaient entendues depuis belle lurette sur une enveloppe. « L’entente sur les salaires n’était pas la question actuelle. Elle est réglée depuis décembre dernier. Ils ont été rehaussés de 18 %, mais une nuance s’impose. On parle d’un rattrapage monétaire qui datait de plusieurs années. Il était vraiment temps que les employées soient reconnues à leur juste valeur. C’est une simple mise à niveau de leur salaire, rien de superflu. »
Pour le Conseil central des Laurentides et de la CSN, « il était plus que temps que l’employeur règle cette négociation. Chaque jour, les parents confient leurs enfants aux éducatrices. Ces femmes ne devaient plus subir de pression au niveau de la surveillance des enfants (en autopauses). La CSN a été derrière le syndicat de la Vallée dans ce dossier », a renchéri Mme Chantal Maillé, présidente du Conseil central des Laurentides.
Rappelons que la FSSS–CSN représente la très grande majorité des travailleuses et travailleurs des centres de la petite enfance, avec près de 11 000 membres, partout au Québec. Elle est la plus grande organisation syndicale en santé et services sociaux, ainsi que dans le réseau des services de garde.