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La grippe A (H1N1) s’abat sur une centaine de Laurentiens

Par Éric-Olivier Dallard

Sans tambour ni trompettes, le virus de la grippe A (H1N1) fait son lot de malades dans les Laurentides. Celui-ci a même fait une première victime chez les 99 cas enregistrés à ce jour.

L’Agence de santé et des services sociaux affirme surveiller de très près les salles d’urgence.

Le personnel y recense systématiquement chacun des cas déclarés et les mesures d’hygiène sont renforcées. Les patients qui se présentent avec de la toux sont invités à porter un masque en plus d’être rapidement pris en charge. «La majorité d’entre eux sont retournés à la maison», tempère

la responsable des communications de l’Agence, Myriam Sabourin. Malgré tout, le tiers des personnes atteintes du virus ont dû être hospitalisées. Toutefois, les chiffres comptabilisés depuis avril font également état de patients qui sont désormais rétablis.

Les services de santé admettent qu’il y a une certaine inquiétude chez la population. On précise tout de même qu’il n’est pas nécessaire de consulter un médecin dès les premiers symptômes, mais bien en cas de troubles respiratoires sévères.

Des inquiétudes fondées

La Santé publique a beau tenter de minimiser le problème, rien n’empêche que l’Organisation mondiale de la santé a bel et bien déclaré le 11 juin dernier qu’on avait affaire à une pandémie. Le niveau d’alerte atteint désormais son maximum. L’organisme avait d’ailleurs lancé un premier cri d’alarme en février 2005. Il s’en est même fallu de peu pour que la planète soit confrontée dès lors à une épidémie mortelle. Quelque 3800 laboratoires répartis dans 18 pays ont en effet reçu par erreur un virus extrêmement virulent. Une mauvaise manipulation aurait suffi pour d’abord infecter les techniciens, puis la population entière.
À l’époque, les chercheurs savaient que le virus H5N1 était en mutation. L’épidémie de SRAS à Toronto aura suffi pour qu’on comprenne à quel point le pays n’est pas en mesure d’affronter une pandémie à l’échelle nationale. On aura beau réquisitionner des bâtiments et fermer des écoles, encore faudra-t-il le personnel pour soigner les malades et les vaccins pour les immuniser. Encore cette semaine, des spécialistes étaient rencontré afin de déterminer qui de la population pourrait être vacciné. La priorité est évidemment faite aux femmes enceintes, aux personnes âgées et aux malades. Pourtant, le virus actuel semble s’attaquer particulièrement aux jeunes personnes en santé. Dans les Laurentides, la moyenne d’âge des malades est de 23 ans. À l’échelle planétaire, la plupart des cas d’infection graves et mortels ont touché des adultes entre 30 et 50 ans.

Si la grippe A (H1N1) inquiète, c’est qu’elle détient des caractéristiques semblables aux autres virus responsables des trois grandes pandémies à survenir au 20e siècle. À lui seul, celui de la grippe espagnole a fait entre 20 et 50 millions de morts. Chaque fois, le même scénario se répète. Une première vague, bénigne, s’installe parmi la population. Plus survient une seconde infestation, plus meurtrière et virulente que la première. Pour l’instant, plusieurs estiment que l’automne serait propice à ce genre de propagation. Malheureusement, les autorités sanitaires ne peuvent assurer que les vaccins seront disponibles à temps.

Quoiqu’il en soit, il ne fait aucun doute que les Laurentides ne pourront en aucun cas faire face à une pandémie. Il est déjà impossible de trouver un médecin de famille et il est difficile de consulter sans avoir à fréquenter les urgences des hôpitaux qui, plus souvent qu’autrement, fonctionnent à plus de 100% de leur capacité. On compte actuellement 90 000 personnes infectées dans le monde. Le Québec a recensé 2222 cas. La province affiche d’ailleurs la plus grande incidence au monde per capita.

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