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La lettre de Marc Lépine

Par Rédaction

Au détour d’un corridor, alors étudiant à l’Université de Montréal, j’entends cette bribe de conversation entre deux étudiants: «Pourquoi on ne nous a pas dit cela?» Plus tard je sus que ces étudiants venaient de visionner le film Octobre, relatant la Crise d’Octobre 1970.

Cette anecdote se passait en 1997, donc 27 ans après les événements, ces étudiants, je ne sais de quel département, n’étaient manifestement pas nés à cette époque, et surtout plus inquiétant, ils n’avaient jamais eu la connaissance par l’étude de l’Histoire du Québec, de ce moment-clé de notre histoire.

Autre anecdote, elle survint dans un marché Loblaws à Saint-Sauveur un jeune commis à l’emballage discute avec la caissière (la norme avant le service…):
«Cé qui ça Dollard-des-Ormeaux?», le commis s’informait… alors de ce jour férié, aujourd’hui fête Nationale des patriotes. Ce jeune homme étalait ainsi son ignorance de l’Histoire du Québec, du moins de sa naissance lors la période de la Nouvelle-France c’est-à-dire le Régime Français. Il témoignait aussi de tout l’effondrement de notre système d’éducation, formateur d’ignorants, d’incompétents, mais grand champion du bal des finissants du secondaire…

Vous jugez probablement que j’exagère et que ces deux exemples ne sont peut-être pas la norme et qu’il ne s’agit que d’Histoire…

Il ne s’agit bien que de deux exemples, toutefois j’aurais pu les multiplier et inclure des exemples d’échecs en langue parlée, écriture, science, philosophie, biologie.

Mais j’ai choisi de vous présenter un exemple étonnant qui va vous faire la démonstration que la culture du nivellement par le bas adoptée par le gouvernement nous conduit à la médiocrité, fil conducteur de problèmes majeurs de société.

Cette culture je crois l’avoir bien saisie dans la lettre du tueur Marc Lépine, écrite quelque temps avant ses crimes à Polytechnique et son suicide. Il la débute ainsi: «Excusez les fautes, j’avais 15 minutes pour l’écrire». Cette petite phrase est en soi un document révélateur du laxisme de notre système d’éducation, tout est prétexte à excuser le manque de rigueur intellectuelle, dans ce cas-ci sans doute le temps.

La suite de sa lettre sera explicite à cet égard. Il y a 38 fautes d’orthographe dans sa courte lettre, des phrases boiteuses, des anglicismes, des fautes de grammaire, des mots anglais, des mots latins…

Je vous ferai grâce de son délire paranoïaque et de ses dérives mentales. Mon propos est plutôt d’élaborer une hypothèse que si notre système d’éducation adoptait une politique de rigueur et d’exigences académiques strictes, et non pas le laissez faire actuel, nous endiguerions paradoxalement le décrochage scolaire. Marc Lépine tout tueur qu’il fut, eut un vécu qui pourrait nous guider, ainsi dans cette lettre il commente qu’il a déjà essayé de se joindre aux forces armées mais qu’il fût refusé: «ils m’ont refusé because asocial». Lépine avait l’intention de «pénétrer dans l’arsenal et de procédé Lortie dans une rassia». Mais ce n’est pas cette intention qui a retenu mon attention, c’est plutôt ce qui est advenu après ce refus. Prenez le temps de bien lire ce qui suit: «Entre temps, j’ai continué mes études au grès du vent car elles ne m’ont jamais intéressée sachant mon destin à l’avance. Ce qui ne m’a pas empêcher d’avoir de très bonnes notes, malgré ma théorie de travaux non remis ainsi que la carence d’étude avant les examens.» Édifiant, voilà une phrase que la Ministre de l’Éducation devrait avoir sur son bureau bien inscrite sur un présentoir. Lépine est un jeune homme qu’aucun éducateur n’a su guider, n’a su réprimander, n’a su rétrograder, et qui, il s’en vante, a obtenu de bonnes notes, de très bonnes notes, ce salaud avait même une «théorie» des travaux non remis et n‘étudiait pas, nul besoin d’étudier puisque les diplômés québécois ont un diplôme factice bonifiant le manque d’efforts, d’exigences, mais il y a toutefois le fameux diplôme du bal des finissants…

Sa lettre est un document dont tout éducateur devrait prendre connaissance, après l’enfant-roi, la société, par la voie interposée de son Ministère de l’Éducation, a créé l’étudiant-roi.

Lépine, produit de ce système, à des émules, ce sont les décrocheurs. Il sera intéressant de voir si un, ou des étudiants pourraient nous faire part de commentaires à l’égard de cette chronique, mais savent-ils écrire? Lisent-ils? Il est symbolique que Lépine, ce rat d’égout, se soit attaqué à des femmes brillantes et éduquées, étudiantes à Polytechnique. Au moment de terminer cet article, je prends connaissance que le Ministère de l’Éducation tolérera que l’Académie Lavalloise, une école privée, reste ouverte pour l’année malgré ses multiples infractions à la Loi sur l’enseignement privé et du Régime pédagogique. Elle n’utilisait pas du matériel pédagogique approuvé et embauchait du personnel non qualifié,et ce malgré plusieurs avertissements que l’on fermerait l’établissement si elle ne se conformait pas aux règles. Le Ministère de l’Éducation soulignant que cette «tolérance est vraiment exceptionnelle et a été accordée pour ne pas nuire aux parents.» ( … )

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