Le Musée du ski déménage au cœur du village de Saint-Sauveur
Par Luc Robert
La Ville de Saint-Sauveur s’est portée acquéreuse du terrain très en demande de l’ancienne Banque Nationale, situé à l’angle des rues de la Gare et Principale, ce qui permettra au Musée du ski des Laurentides d’y déménager ses pénates.
Propriété de l’arpenteur-géomètre Claude Verdier, l’ancien édifice qui abritait aussi un guichet de change a été acheté par la Ville au coût de 850 000 $, alors que la valeur de l’immeuble se détaillait à plus de 963 000 $ au rôle foncier.
« M. Verdier nous a fait un beau cadeau en nous le laissant sous l’évaluation municipale. Ce coin stratégique a fait souvent l’objet de surenchères. Il aurait pu obtenir un prix aux alentours de 1,5 M $, mais il a préféré laisser un leg aux amateurs de ski. Il est un ami du ski, qui assure du même coup la pérennité de ce coin du centre-ville », a souligné le maire de Saint-Sauveur, M. Jacques Gariépy.
Pour le principal intéressé, la décision de vendre à rabais s’est prise d’elle-même. « J’ai acheté cet immeuble il y a 11 ans. Des offres d’achat pour bâtir un restaurant, j’en ai reçues une multitude. Je trouvais le coin trop beau pour qu’un autre resto vienne encore embourber notre rue principale. D’un autre côté, mes sous pour la retraite sont faits : je pouvais faire plaisir à une cause que j’affectionne. J’ai choisi le ski », a commenté M. Verdier, encore solide à ses 85 ans bien sonnés.
Nostalgie
Claude Verdier devient nostalgique lorsqu’il est question de ce secteur de Saint-Sauveur.
« Dans le temps, il y avait une petite cabane, à ce coin de rue. Un certain Herman Smith-Johannsen s’y tenait. On s’attendait là pour socialiser. Il est même venu à ma terre agricole de 500 acres, à Sainte-Marguerite. Je faisais du ski et de la raquette, même si j’avais une jambe plus courte que l’autre. Ça serait bien si l’ancienne auberge, devenue momentanément la Banque Nationale, devienne le Musée Jack Rabbit », a-t-il souhaité tout haut.
« Je possède aussi un tableau de mon ami Jean-Paul Riopel, nommé Tempête de neige. Si les acheteurs veulent en tirer une lithographie pour le Musée du ski des Laurentides, on pourrait organiser une impression. »
À point nommé
Pour l’actuel président du Conseil d’administration du Musée du ski des Laurentides, M. Pierre Gauvin, l’achat de l’immeuble par la Ville donnera une nouvelle vie à son organisme et au Temple de la renommée.
« C’est un lieu extraordinaire. On est à l’étroit, dans l’ancienne caserne de pompiers, pour une institution muséale agréée : certains artéfacts gardés au sous-sol commençaient à ressentir les effets de l’humidité. »
« En louant les futurs lieux, ça nous per-mettra de refaire notre intérieur et notre collection actuelle, qui elle date d’il y a 5 ans. Notre dernier montage a coûté 350 000 $, de sorte que nous voulions être sûrs de le refaire à la bonne place. Un grand merci à M. Verdier, pour cette rare aubaine sur le marché immobilier en ébullition. Il y aura quelques embellissements à faire. Notre curatrice, Mme Nancy Belhumeur, aménagera à son goût l’espace de 4 000 pieds carrés, sur deux étages », a prévu M. Gauvin.
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Bon an, mal an, le Musée du ski des Laurentides accueille 4 000 visiteurs. Pierre Gauvin estime que le mérite en revient au kiosque touristique du coin de la rue Filion, « qui effectue du bon rabattage publicitaire ». La direction du Musée songe à édifier une statue devant le futur site. Un certain Jack Rabbit serait dans les cartons.
2 commentaires
Reconnaître les besoins des résidents, pas toujours simple pour les élus.Mais dans le cas présent la coréflexion en collaboration avec un comité citoyen est absente.
Enfin, même si j’aurais préféré le musée près du Mont Saint-Sauveur, c’est une très bonne nouvelle. Après tout, Saint-Sauveur doit sa notoriété et sa popularité aux amateurs de ski. Mettez de bons détecteur de fumée, ça semble populaire de voir de beaux bâtiments partir en fumée dans le village 🙂