Le plan Marois dévoilé aux supporteurs laurentiens

Par Éric-Olivier Dallard

Pauline Marois a fait escale à Saint-Jérôme, le temps d’un cocktail de financement qui a permis d’annoncer les grandes lignes du Plan pour un Québec souverain, un projet à être débattu en vue du prochain congrès national du printemps 2011.

Mais lundi soir, l’atmosphère manquait largement d’enthousiasme et détonnait des accueils dithyrambiques connus avant et pendant la période électorale. Pas plus tard qu’à l’automne, Pauline Marois s’était faite chaudement ovationnée lorsqu’elle a pris la parole devant les membres de la Chambre de commerce du Grand Saint-Jérôme. La seule lecture d’une partie de son curriculum vitae avait imposé un silence tant admiratif que religieux au sein de l’audience. Ses supporteurs de la région de Saint-Donat n’avaient pas non plus ménagé leurs efforts pour galvaniser les troupes avant l’entrée en scène de Mme Marois, déjà applaudie comme étant la future première femme élue à la tête du Québec, avant que le reste des électeurs de la province en décident autrement.

C’est donc avec une politesse soutenue que les propos de l’ex-ministre ont été accueillis. Il faut dire que la plupart de son discours reflétait quasi mot à mot celui divulgué plus tôt cette semaine et n’était donc rien de plus qu’une répétition de tout ce qui a déjà été dit à propos de ce qu’il est désormais entendu d’appeler le Plan Marois. Peut-être aurait-il mieux valu que la chef du Parti Québécois insiste pour saupoudrer son allocution de quelques références régionales afin d’interpeller davantage la fibre de ses concitoyens laurentiens et obtenir un peu plus d’éclat en provenance de la salle.

Souverains avant le temps

Dans ses grandes lignes, le plan proposé suggère une série de moyens à être entrepris pour accéder à l’ultime, le pays. Plus question de référendums sectoriels à moins que ceux-ci n’apparaissent absolument nécessaires. Un PQ au pouvoir se donnerait d’ores et déjà les coudées franches pour rapatrier un maximum de pouvoirs autrement réservés à Ottawa: impôt unique, relations internationales, éducation, indépendance énergétique, santé, politiques familiales. Le parti se doterait d’une charte des droits bonifiée et enchâssée dans une Constitution québécoise dotée d’une loi 101 renforcée et d’une nouvelle législation dédiée à l’identité québécoise. On y voit là une façon de protéger non seulement la langue, mais la culture et l’égalité entre les sexes. Bref, récupérer tous les pouvoirs en attendant de quitter définitivement le ROC (rest of Canada). «Si on travaille bien, ça pourrait se faire dans trois ans et demi», a lancé Pauline Marois.

Un travail d’équipe

Mme Marois précise que ce plan découle d’interventions issues de 12 groupes de travail formés en mai dernier et secondés par autant de députés péquistes. Pierre Curzi en dirige les travaux.

Le premier ministre Jean Charest a tôt fait de ridiculiser les propositions du PQ, alléguant que les Québécois auront non seulement droit à un référendum mais à plusieurs, ce à quoi le député de Prévost a répondu : «On n’a quand même pas à s’excuser d’avoir des projets.» La soirée a permis d’amasser 20 000$.

Il ne faudra pas non plus sous-estimer, au cours de ces mois précédant les élections municipales, les positions que prendront les députés de la région, notamment Claude Cousineau.

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