Le temps des Fêtes : Sol Invictus, le retour de la lumière
Par Rédaction
Françoise Le Guen
Si je ferme les yeux et fais résonner en moi les mots « temps des Fêtes » et Noël, c’est une musique que j’entends et le rire des enfants. C’est aussi un soleil qui se lève, une flamme de bougie et des éclats dans les yeux.
Célébration du solstice d’hiver et retour de la lumière. Mais aussi consommation effrénée, chaos du monde, souffrance et solitude. Le sacré se mêle au profane et délie les symboles. Naissance du renouveau qui nous offre l’espoir et les promesses de changements en cadeau.
Et c’est aussi tous ces espoirs déçus, celui de l’enfant dans l’attente d’un cadeau qui ne viendra pas, celui de l’aîné que la solitude assombrit.
Célébration des familles rassemblées. Joie du présent offert, bonheur du cadeau reçu. Réunification, esprit de Noël, lutins et magie, miracles de la naissance, miracle de l’homme renouvelé qui a traversé la noirceur.
Et tous ces sapins, symboles d’immortalité qui sentent bon dans les maisons, beaux comme la vie qui ne renonce pas. Triomphe de la vie sur la mort, arbres du paradis garnis de leurs pommes rouges et guirlandes d’offrandes. Fêtes païennes qui s’entremêlent avec les fêtes chrétiennes. Les chants dans les églises, les chants des enfants, les chants à la radio, dans les boutiques et les rues éclairées pour la fête. Partout ces chants qui appellent la célébration et la joie. La neige qui enveloppe le monde de ses parcelles de douceur, le crissement particulier des pas qui la foule.
La solidarité pour un instant, un instant oui, mais la voie est ouverte pour plus encore. Les mains qui se tendent, la parole qui se délie. Et si c’était Noël à chaque moment de nos vies ? Que la joie, le partage et le bonheur demeurent dans la grâce du soleil et de l’enfant revenu.
Et revoici le temps de toutes les prières, des promesses et des souhaits, celui de la paix, l’envol de l’oiseau, l’ouverture des cœurs et le partage des richesses.
Je ne peux que fermer les yeux quand je pense au temps des Fêtes. Peut-être que parce que, comme le dit le Petit Prince, « l’essentiel est invisible pour les yeux ». Que seul le cœur peut nous guider! Le doit. Pour savourer le moment, entendre le chœur des anges, humer la terre et les odeurs de la fête, de la dinde qui cuit, de l’encens et de la myrrhe. Accueillir l’or, cueillir le gui; contempler le ciel, allumer les étoiles et les accrocher au sapin. Mon vœu le plus cher, l’ultime, celui que nous prenions conscience de ce cadeau si précieux, le seul héritage, notre Terre.
Aujourd’hui je n’ai qu’un seul souhait, celui d’en prendre soin, de la chérir, l’honorer et la respecter, comme un enfant sa mère, comme une mère son enfant, parce que, finalement, pour que poussent les roses, elle doit pouvoir les porter!