Les directions d’établissement réclament l’autonomie des écoles
Par jean-marc
L’Association des directions d’établissement des Laurentides (ADEL) et la Fédération québécoise des directions d’éta- blissement d’enseignement (FQDE) ont exposé ce jeudi à Sainte-Adèle, le résultat d’une vaste consultation publique tenue plus tôt cette année. Les deux regroupements militent en faveur d’une décentralisation des ressources et souhaitent par-dessus tout qu’on cesse de politiser le dossier de l’éducation.
L’autonomie des écoles du Québec est la seule façon de tenir compte de leurs particularités, indiquent en chœur la présidente de l’ADEL, Marie Boucher et son homologue, Chantal Longpré, de la FQDE. Les deux regroupements en ont particulièrement contre les enveloppes «taguées», aux exigences si pointues qu’elles empêchent les établissements de combler les besoins à la carte, dénoncent-elles. «Il est temps que la pyramide s’inverse, lance Chantal Longpré. Plus les décisions qui seront prises seront près de l’élève, meilleures elles seront.»
Marie Boucher précise que certaines décisions du ministère de l’Éducation, des Loisirs et du sport (MELS) sont pertinentes, comme la politique alimentaire, par exemple. Mais celles-ci demeurent très encadrées, peut-être trop, aux yeux de certains. De plus, l’incursion de la ministre Courchesne dans les clas-ses au sujet de la dictée en a froissé plus d’un. «Ça fait longtemps qu’elle n’est pas allée dans les écoles», lance la présidente de l’ADEL.
Les statistiques parlent
Mme Boucher représente plus de 250 établissements scolaires, de Sainte-Thérèse à Mont-Laurier. En 2007, seulement 47,3% des élèves du 5e secondaire de ce vaste territoire, y ont obtenu leur diplôme d’études. Ce constat peut s’expliquer du fait que les commissions scolaires des Laurentides et Pier-re-Neveu, plus au nord ont des indices de défavorisation qui frôlent le maximum de l’échelle. Le tiers des écoles de Rivière-du-Nord se trouve dans une situation similaire. Les besoins en main-d’œuvre ajoutent à la problématique et jusqu’à présent, il demeure ardu de convaincre les entreprises de limiter le travail des étudiants à 15 heures par semaine. Si les écoles avaient davantage de marge de manœuvre, elles réussiraient à implanter des projets porteurs qui colleraient aux réalités de l’élève, soutiennent l’ADEL et la FQDE.
Les directions d’établissements sont con- vaincues que la politique du mur à mur nuit à la réussite des jeunes. Une des pistes de solution réside dans la reconnaissance de l’exper- tise des conseils d’é-tablissement, formés entre autres de parents. «Qu’on leur donne la chance d’user de leur pouvoir», propose Chantal Longpré.
Dépolitiser l’éducation
Par ailleurs, aucun parti politique à ses yeux ne mérite un bon bulletin en matière d’éducation. «À chaque deux ou trois ans, on vire la machine à l’envers. Depuis la réforme en 1998, combien de fois a-t-on proposé quel-que chose de nouveau en éducation? Est-ce qu’on a pris le temps de rencontrer les directions d’école? Ça va mal en santé, mais on ne change pas le système à tout bout de champ!»