L’utilisateur-payeur pour les grimpeurs à Val-David sans assurance

Par Éric-Olivier Dallard

Les grimpeurs des Laurentides et des environs tombent de haut. Depuis le début de la belle saison estivale, la Fédération québécoise de la montagne et de l’escalade (FQME), et les autorités municipales de Val-David sont pris dans un litige concernant l’entretien et la gestion des parois d’escalade dans le parc Dufresne. Une situation que dénoncent plusieurs grimpeurs.
«Avec les nouvelles règles de la municipalité, rien nous assure que les parois sont bien entretenues, et sécuritaires. Les assurances également ne sont plus là. Comment la ville va assurer aux grimpeurs que les installations sont dans les règles?», questionne Karine Fortier-Desabrais, adepte de grimpe et utilisatrice du parc depuis quelques années.

Le conflit entre les grimpeurs et la ville de Val-David fait suite à la volonté municipale de se réapproprier l’ensemble de la gestion du parc Dufresne. «Nous avons reçu à la FQME une lettre de la mairesse, Nicole Davidson, mentionnant l’intention du Conseil municipal de prendre totalement en charge la gestion du parc Dufresne, le 9 avril», explique André Saint-Jacques, directeur général de la FQME.

Ce changement de cap de la part de la municipalité a provoqué une véritable douche froide chez les grimpeurs et les autorités de la FQME. En effet, rien ne laissait entrevoir un désir de revoir le bail de fonctionnement entre les deux institutions. «On a eu une rencontre avec le directeur général de la ville, M. Pourreaux, qui nous a informé que la ville considérait avoir le droit de résilier le bail à titre gratuit signé le 2 novembre 2001. Pour nous, notre position est claire: le bail a dûment été renouvelé pour la période allant jusqu’au 31 mars 2010. Nous avons transmis notre position à la ville le 13 avril, avant la rencontre», explique André Saint-Jacques, indiquant que les négociations se poursuivent pour arriver à une entente.

Pour Val-David, les grimpeurs doivent, comme les autres adaptes de sport, payer des frais d’entrée. «Peut-être que c’est quelque chose qui aurait dû être fait depuis longtemps. Comme le ski de fond ou la raquette, les grimpeurs doivent payer des frais d’accès au parc», explique Suzanne Goyer, adjointe à la mairesse.

Depuis 1975, l’entretien des parois d’escalade est assuré par des bénévoles certifiés de la FQME, et un peu plus de 1 000$ est investi annuellement pour assurer la sécurité du site. La FQME offre également une assurance à ses grimpeurs par l’entremise du bail avec la municipalité. «On va trouver les compétences nécessaires pour assurer la sécurité des parois. Comme dans les autres sports, il existe des gens prêts à le faire. Pour ce qui est des assurances, la ville a ses propres assurances. Les grimpeurs sont avertis qu’ils doivent avoir désormais une assurance personnelle. Que le site n’offre plus cette couverture», confie Suzanne Goyer, indiquant que la ville n’a pas encore trouvé l’expertise pour assurer l’entretien.

Selon la FQME, un peu plus 450 cartes annuelles et un peu plus de 1 500 passes journalières ont été vendues en 2009. De cette somme, une ristourne est retournée à la municipalité, conforme aux détails du bail. «On regarde pour donner une plus large assurance à la ville et une meilleure ristourne. Voilà où en sont les négociations», indique le directeur général de la FQME, affirmant que plusieurs grimpeurs ont mentionné avoir l’intention d’aller grimper ailleurs, dans la région de Lanaudière, par exemple. «Nous sommes beaucoup à ne plus vouloir aller à Val-David, en 2010. On dénonce l’attitude de la ville d’avoir agi aussi rapidement», explique Karine Fortier-Desabrais.

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