Mon jardin ce n’est pas un jardin, c’est l’hiver!

Par Éric-Olivier Dallard

C’est un de nos grands poètes qui a écrit ça! Et à l’été 2009, je crois vraiment qu’il avait raison! Blague à part… ce n’est pas que je veux vous parler de l’hiver, pas du tout; l’été vient tout juste d’arriver… Mais je veux malgré tout vous entretenir de l’importance de planifier son jardin en fonction de toutes les saisons. Ça a peut-être à voir avec le fait que cet été, on aura vécu toutes les saisons en une! Mais bon, ne nous éternisons pas sur «ce» sujet, passons plutôt à ce qui nous intéresse aujourd’hui, et j’ai nommé: les conifères!

Avouez que pour le Québec, le conifère est une des meilleures inventions de Dame Nature; une plante qui garde ses feuilles douze mois par an. C’est ce qui en fait l’une des plantes les plus recherchées pour créer un écran bien entendu, mais aussi pour créer le squelette d’un aménagement.

Quand on parle de la structure d’un aménagement paysager, en termes de végétaux, on commence par les plus gros éléments, les arbres et les grands conifères. Ils contribuent à ancrer la maison au sol, à l’intégrer dans son environnement.

Pensez aux plus belles rues ou routes que vous ayez empruntées. Pour moi immanquablement il s’agit de routes bordées d’arbres matures. Et bien tout cela vaut pour chez vous aussi. Si la dimension de votre terrain le permet, pensez aux grands conifères.

Il se peut par contre que vous n’ayez pas de place, ou alors que vous considérez en avoir suffisamment autour de vous, et avez un besoin criant de lumière et de fleurs; alors optez pour des conifères de plus petite taille.

Il existe des conifères de toutes les tailles, pour le soleil comme pour l’ombre, érigés ou rampants, élancés ou rondelets, greffés sur tige, avec un port pleureur, etc. Et qui a dit que tous les conifères étaient verts? Là comme ailleurs, on développe des spécimens tous les ans. Celui-ci est un peu plus bleu, ou plutôt argenté, l’autre un peu plus jaune… Tout à fait impossible de ne pas trouver un conifère qui conviendra à votre aménagement.

Ce à quoi il faut d’abord penser, ici dans nos belles Laurentides, c’est la rusticité. Assurez-vous toujours de planter un spécimen qui tolèrera nos hivers, en particulier lorsqu’il s’agit d’un grand conifère, donc qui ne sera pas enseveli, et par le fait même protégé par la couverture de neige. Pour ceux là, optez pour une rusticité d’une zone en bas de la vôtre. (en zone 4, choisissez des arbres ou grands conifères rustiques en zone 3 b, ou mieux encore en zone 3). Ensuite, portez une attention particulière au développement du conifère à maturité, et assurez-vous d’avoir suffisamment de place. Mis à part la haie de cèdres, vous ne devriez presque pas avoir à tailler vos conifères. Aussi assurez-vous de l’ensoleillement. Si vous êtes à l’ombre par exemple, c’est peut-être de la pruche (tsuga) qu’il vous faut ou un if (taxus). Si votre terrain est constamment mouillé, peut-être que le mélèze serait plus heureux qu’une épinette….même s’il est le seul conifère à perdre ses aiguilles en hiver.

Dans les conifères de taille disons plus contrôlée, il en est plusieurs qui pourront donner de la structure à votre aménagement. Le cèdre colonnaire (thuja occidentalis fastigiata) est largement utilisé en aménagement. Facile de culture, il encadre merveilleusement bien une porte ou une allée; seul ou en groupe de trois, et répété sur votre terrain, il donnera définitivement de la structure à votre jardin. C’est le cas du mien; un jardin à l’anglaise, avec un brin de structure.

Les conifères rampants peuvent également remplir le rôle. L’idée est de répéter. Au même titre que pour les vivaces et pour les petits arbustes. Il est intéressant de retrouver plus d’un conifère sur le terrain : les rappels! Un conifère seul ne structure pas grand-chose…Cela s’applique aussi et surtout je dirais aux conifères de couleur! On retrouve de plus en plus de conifères dans les tons de bleu et de jaune sur le marché. Et c’est tout simplement superbe! Mais pas un de chaque variété sur votre terrain! À moins que vous ne souhaitiez me faire compétition! (j’entends par là Au Coin du Jardin… et non chez moi!)

Et aussi si vous optez pour des conifères de couleur, faites le lien avec le feuillage de vos vivaces, par exemple des hostas bleus avec un genevrier bleu, etc.

Et finalement, chez les conifères comme ailleurs, il y a des vedettes! Ce sont des conifères au port unique, qui ressortent complètement des autres. Le premier à me venir en tête est l’épinette pleureuse. Élancée, aux branches retombantes, on dirait des personnages habillés, voire des dames en robes longues. C’est l’un des spécimens, ou vedettes, ou plus d’un c’est OK. Un groupement de trois par exemple est vraiment très joli (j’envoie là un clin d’œil à l’une de mes clientes qui a embarqué dans notre proposition osé de concevoir son aménagement en façade autour de 3 épinettes pleureuses … distingué et superbe!)

Autrement les mélèzes pleureurs aussi feront fureur ou encore le chamaecyparis pleureur; on dirait un cèdre pleureur aux mouvements gracieux! Mais encore une fois, sauf peut-être pour un groupement d’épinettes pleureuses… pas trop de vedettes sur le même terrain, sinon on ne saura plus ou regarder!

Chantal Rochette

Au Coin du Jardin

1 commentaire

  1. Bonjour Au coin du jardin!
    Je suis à la recherche de 4 thuyas occidentalis fastigiata de 9′. Pouvez-vous m’aider à les repérer quelque part?
    Merci de donner suite. Bonne journée!

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