(Photo : Courtoisie )
Le curé de Sainte-Adèle, André Daoust.

Pâques : Le curé André Daoust nous parle de ce temps de crise

Par antoine-gascon

Le journal Accès a recueilli le témoignage du curé de Sainte-Adèle, André Daoust, en cette période bien particulière de Pâques durant la pandémie de la COVID-19.

« Vous et moi, nous vivons tous dans l’insécurité face à l’avenir, certains, dans l’anxiété. Nous craignons tous d’attraper ce virus très agressif qui fait tant de victimes dont certaines en meurent, peu importe l’âge. De plus, beaucoup craignent de perdre leur entreprise ou leur travail. Qui l’eût prédit ? Seule une minorité de gens sortent pour gérer cette crise, assurer les soins de santé et les services essentiels. Ils méritent toute notre reconnaissance », écrit dans une lettre ouverte, André Daoust.

Ce dernier nous invite à en profiter pour jeter un regard dans le rétroviseur, constater que des pandémies ont déjà existé et en tirer des leçons.

Qu’apporte la spiritualité chrétienne ?

« Le christianisme est une religion monothéiste. On a la croyance en seul Dieu et on a un absolu. Quand on a une religion, l’absolu va nous aider à relativiser les problèmes. Dans une société sans Dieu nous nous rendons malades parce que nous dramatisons faute de pouvoir relativiser. Paul parle de notre foi qui est comme une ancre plantée au ciel. On est ancré, on se tient à cette ancre. Donc, quand il y a des événements comme des pandémies ou des cataclysmes et qu’on ne lâche pas ce point d’ancrage là, ça nous donne une force pour passer au travers des épreuves, qui sont là pour tout le monde. La pandémie ne va pas se régler par la prière. Il faut que la science soit là, les médecins, les spécialistes et les services essentiels. Les moyens d’information sont importants aussi parce qu’ils nous informent mieux qu’autrefois. Dans le temps de la grippe espagnole, ça avait été caché en Europe, c’est pour cela qu’il y a eu autant de morts. Et je pense que ça apaise, ça pacifie les gens. Parce que, si on respecte les consignes, la maladie va moins se propager.

La foi

Pour nous, chrétiens, cet absolu-là est un Dieu d’amour qui s’est manifesté par son propre fils. Donc on sait que Dieu est un père et qu’il ne nous abandonne pas. Ce n’est pas lui qui va faire les choses à notre place. Les humains ont leur travail à faire, mais il ne veut pas notre mort ou notre mal.

Un moine bénédictin de l’abbaye de Ligugé (Vienne) répondait à la question : Quelles seront selon vous les conséquences individuelles et collectives de ce confinement général ? “Elles seront énormes. Nous vivons un basculement de civilisation. Ce qui nous arrive n’est pas un châtiment divin, mais un avertissement historique. Économiquement et humainement, cette crise sanitaire est un révélateur et un accélérateur”. Non ce n’est pas Dieu qui nous châtie, il y en a qui sont portés à penser ça. (Ici sur terre) On n’est pas dans un état définitif. On est dans une période transitoire dans le temps et notre monde est limité. On aspire à cette paix, ce bonheur éternel, mais dans un monde qui est limité. Ça nous donne l’occasion d’accepter que le monde soit limité, qu’il y a, par exemple, le vieillissement, la maladie.

La Semaine sainte

La période de la Semaine sainte, ce qu’on vit c’est le mystère central de l’amour de Dieu qui s’est manifesté au monde, Jésus-Christ, qui va accepter de donner sa vie et de ne pas se venger par amour pour nous, pour l’humanité, et qui va triompher de la mort. Dieu ne veut pas la mort, mais la vie éternelle pour tous et chacun d’entre nous, et qui veut notre bien dans ce monde limité. Il est notre modèle, notre guide et on n’est pas seul, on marche ensemble.

Sur la vie et la mort

Je pense que la spiritualité chrétienne va aider des gens parce beaucoup actuellement sont entre la vie et la mort à travers le monde, et pour ceux qui n’ont pas d’absolu, c’est plus difficile. Je pense que la crise de ce virus manifeste ou montre la fragilité de la condition humaine. Par la peur de la mort, nous prenons conscience de notre immense fragilité alors que nous nous pensions surhumains ; et on réalise que la vie c’est précieux et qu’on veut la conserver.

Un retour vers nous

Je pense que les gens vont revenir à des valeurs plus stables, comme les valeurs familiales, l’entraide, la solidarité. Dans le fond les gens n’auront jamais vécu un Carême comme cela sur la planète. Les gens ont aussi à travailler leur vie intérieure et notre société post-moderne avec toute la consommation et l’incitation tout le temps à s’extérioriser n’aide pas à nous recueillir. La période peut aider les gens qui ne sortent pas à essayer de s’intérioriser et se recueillir davantage. Cette pandémie va aussi amener les gens à s’attacher davantage à l’essentiel.

ÉGLISE SAINTE-ADÈLE – 166, rue Lesage – Sainte-Adèle – 450 229-4454

2 commentaires

  1. Tout compte fait, la conscientisation consiste à <> (Freire,1970,dans Gisèle Ampleman et al.,1994:2). Une période, afin de se construire une nouvelle conscience de sa réalité et son pouvoir à agir. Malheureusement, les gens déviants se laisse emporter par le tourbillon des émotions. Les opinions exprimées ne relèvent pas seulement de la conjoncture actuelle du Covid-19. À retenir, l’information c’est le pouvoir de voir venir les évènements, le pouvoir d’identifier les moyens pour y faire face, le pouvoir de sécuriser et nous avons le pouvoir d’y croire , de participer tout en se mobilisant afin de se battre ensemble.

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