Piedmont : Le développement du Nordais pourra reprendre
La Municipalité de Piedmont a conclu une entente de principe avec les promoteurs du projet immobilier Le Nordais. Ces derniers pourront finalement construire les deux bâtiments de sept logements chacun prévus dans le projet. Les propositions en lien avec cette entente ont été adoptées à la majorité, lors de la séance du conseil de lundi, 8 juillet. Les conseillers Bernard Bouclin, Marival Gallant et Richard Valois s’y sont opposés.
Contexte
En 2022, la Commission municipale du Québec (CMQ) était en charge de la Municipalité, à la suite de la démission de la mairesse, de trois conseillers et de fonctionnaires cadres. La CMQ avait alors ordonné l’arrêt des travaux du projet Le Nordais. « La Municipalité a émis des permis de construction pour un projet intégré; toutefois, ce projet est dérogatoire au règlement de zonage tant au niveau du type de construction autorisé que de la densité », pouvait-on lire dans un rapport de la CMQ.
Depuis, la Municipalité et les promoteurs étaient en négociation. Les promoteurs réclamaient également des dommages et intérêts à la Municipalité.
« La meilleure décision »
Même si les permis n’auraient pas dû être émis, « [les promoteurs] avaient les permis nécessaires pour faire ce qu’ils ont fait », a expliqué le maire, Martin Nadon. Il a ajouté que, même si la Municipalité gagnait en cour, cela n’amènerait pas la démolition du premier bâtiment.
« La Municipalité n’a rien à gagner à faire durer les procédures », a plaidé le maire. En refusant l’entente, la Municipalité prend le risque de payer « des sommes très importantes » aux promoteurs, a-t-il ajouté. « On a un conseiller juridique, un avocat compétent, qui est au dossier. Il nous dit que c’est un bon règlement. […] On a l’administration […] qui nous dit que c’est un bon règlement. »
« L’argent qui est en jeu, ce n’est pas mon argent. C’est votre argent », a soutenu le conseiller Denis Royal. Il a voté en faveur du règlement « qui ne coûte rien » à la Municipalité, qui est « dans l’intérêt des citoyens de Piedmont » et qui permet de régler « un dossier difficile et compliqué ».
« Je crois que c’est la meilleure décision », a justifié le conseiller Christian Lefebvre lors de son vote en faveur.
Échanges chaotiques
M. Bouclin a justifié son vote contre en soutenant que seul le maire était au courant du contenu de l’entente. « Il n’y a jamais été question d’entente de principe quand on s’est rencontrés lundi dernier. […] Je considère que la CMQ n’a certainement pas retiré les permis inutilement. […] Je trouve ça épouvantable qu’après deux ans où Piedmont se bat, qu’on baisse les bras et qu’on laisse tout au promoteur. »
M. Valois a aussi indiqué qu’il votait contre parce qu’il n’avait pas vu l’entente et que celle-ci n’a été présentée aux conseillers que 20 minutes avant la rencontre des élus.
Durant les trois votes concernant ce dossier, les échanges ont été longs et chaotiques. Les élus s’interrompaient entre eux et des citoyens dans la salle se sont permis des commentaires à voix haute. Durant ses arguments, le maire a pris une citoyenne à partie présente dans la salle. À la fin de la séance, après la demande d’une seconde citoyenne, il s’en est excusé.