Pour un développement résidentiel contrôlé et limité
Par Luc Robert
La mairesse de Sainte-Adèle, Mme Michèle Lalonde, est prête à accepter un développement graduel et axé vers les familles dans sa municipalité, mais elle ne raffole pas des idées de grandeur des promoteur immobiliers.
La première citoyenne adéloise est fière des avancées avec le propriétaire du Chantecler, M. Goupil, dont les données transmises offrent une meilleure perspective sur le futur de ce secteur.
« Dans un premier temps, M. Jacques Goupil entend présenter à l’urbanisme en juin des plans de 98 unités de logements, de style duplex, dans le secteur des écuries. Depuis le temps qu’on entend parler que ces dernières vont être remplacées. Puis en novembre, il entend revenir à la charge avec le dépôt de plans de 200 appartements plus grands, de style Luxe-Gouverneur-Signature. Il s’agira d’appartements plus hauts de gamme, exclusifs, tant pour les familles que les aînés. Si c’est bien développé, selon les normes de notre urbanisme, ce sera très bien. J’aime la tendance de développements de logements, plutôt que de condos. J’aime tout ce qui donne accès
à des nouvelles familles. Mais je suis consciente que les plans de M. Goupil ont évolué à plusieurs reprises, depuis 2012 », a-t-elle précisé.
Ne lui parlez toutefois pas des projets à grand déploiement sans plan précis.
« Devenir le Wonderland du Nord, ce n’est pas ma tasse de thé : c’est mon avis personnel et non la prise de position du conseil, dois-je préciser. Quand M. Goupil m’a dit qu’il repoussait aux calendes grecques un projet de 560 chalets locatifs, j’ai poussé un soupir de soulagement. Je suis nettement moins intéressée par ce segment. Je me souviens de l’époque où le secteur du Bungy était la saveur du moment. Tout le monde voulait développer autour de ça. Et puis, deux ou trois années ensuite, c’est passé de mode et c’est devenu déserté. C’est bien beau, les méga projets du genre, mais est-ce que ça deviendra un ghetto abandonné après quelques années ? »
Michèle Lalonde aime bien consulter un rapport 2019-2024, au sujet du développement dans la « Cité de Séraphin Poudrier ».
« On y traite du développement équilibré et je suis d’accord. Quand un promoteur m’a envoyé un courriel, la semaine dernière, pour obtenir mon appui à un projet mirobolant, j’ai aussitôt mis la pédale sur le frein. Je lui ai fait remarquer qu’on privilégie ici la qualité de vie. La densité urbaine et l’étalement urbain montréalais vers le Nord, ça peut vite changer un milieu de vie. Les promoteurs et les contracteurs ont compris que je ne niaise pas, en demandant une redevance de 5 300 $ par construction, pour l’accès aux égouts et
à l’aqueduc. Notre système sanitaire est vieillissant et il faut profiter des entrées d’argent pour le mettre à niveau. »
Levier de négociations
Quant à l’accès aux sentiers du Chantecler pour les adeptes de plein air, la ville et Plein Air Sainte-Adèle (PASA) sont en pleines négociations avec M. Goupil pour renouveler l’accès, pour l’été 2022.
« L’entente est renouvelable en juin et je suis consciente que les gens sont impatients avec le beau temps qui se pointe. Je demande aux gens d’être patients, car j’ai vu des adeptes emprunter les sentiers même en période de dégel. Présentement, il y a des échanges d’idées des deux côtés. Je me demande si M. Goupil utilise l’accès à ses sentiers comme levier de négociation. Il se dit encore prêt à recevoir les vélos, mais en contrepartie, il aimerait instituer des frais pour se garer au stationnement P3. Il dit vouloir réinvestir ensuite les profits pour l’achat de nouveaux équipements au centre de ski. Ça se défend, mais il ne faut pas non plus prendre les citoyens dans les négos. Il a dit à PASA qu’il regarderait ça sous peu. L’été arrive, il faudrait au moins renouveler l’entente pour la saison qui débute », a-t-elle ironisé.