Saint-Jérôme : Stéphane Maher propose 14 mesures pour pallier le manque de stationnements
Reine Côté, collaboratrice spéciale – L’administration Maher a présenté publiquement, mercredi soir, un ensemble d’alternatives pour pallier au manque d’espaces de stationnement dans le centre-ville de Saint-Jérôme, souhaitant du coup le désengorger. Quatorze solutions sont envisagées et hors des parcs, au grand bonheur des Amis du parc Melançon.
Il faut dire que l’idée de transformer une partie du parc Melançon en cases de stationnement avait soulevé la grogne de plusieurs Jérômiens l’an dernier. La contestation citoyenne avait abouti à une pétition de 1500 signataires. En plus d’altérer un immense espace vert, la Ville prévoyait financer l’aménagement des 500 stationnements à même les surplus financiers antérieurs.
Le maire Stéphane Maher a refait ses devoirs. « Depuis l’automne dernier, nous avons lancé un important chantier de réflexion sur le stationnement. Nous avons d’abord réuni nos grands partenaires et un comité d’experts pour amorcer la réflexion, puis nous avons ouvert une consultation en ligne sur notre site Internet qui a attiré quelque 150 personnes », a lancé d’entrée de jeu le maire Maher avant de laisser ses collaborateurs présenter le plan envisagé par la Ville.
Quatorze mesures
À court terme, l’administration municipale entrevoit aménager des places de vélos sécurisées, d’optimiser la gestion du stationnement avec vignette dans le secteur des rues Laviolette et Castonguay, d’encourager l’utilisation de taxis, d’exploiter les grandes aires de stationnement privées existantes, de proposer un service de voituragegratuit, d’inciter les grands employeurs à faciliter le covoiturage, de promouvoir le transport en commun et de créer un comité pour faire le suivi des nouvelles mesures.
La Ville a mis en place une mesure à l’essai le 11 janvier, celle de stationnements incitatifs aux abords de la ville avec un service de navette gratuite. Clientèle visée? Les étudiants. Ceux du cégep seront autour de 5600 d’ici 2020, et plus de 5000 autres fréquenteront d’ici 2021 le campus de l’Université du Québec en Outaouais (UQO), qui a d’ailleurs annoncé au maire Maher une deuxième tour à venir.
À plus long terme, la Ville veut encourager le stationnement face à la gare et limitrophe à la future salle de spectacle, en soirée. Le temps alloué pourrait également être tarifé selon l’heure et la zone. Il est aussi question de bonifier la signalisation interactive en identifiant les espaces disponibles. On envisage d’implanter une flotte de parcomètres intelligents avec une application mobile.
Ramener les gens au centre-ville
Malgré ce déluge de belles intentions, les commerçants s’inquiètent. Ils réclament une action rapide.
Une commerçante du centre-ville voit tous les jours des étudiants garer leur véhicule devant son commerce pour ne revenir le chercher qu’en fin de journée. « Pour les commerçants, il n’y a rien (aucune mesure). Si les clients ne peuvent pas stationner, ils vont repartir. C’est décourageant. Ça fait 25 ans qu’on est là et ça se dégrade », déplore-t-elle, alors que d’autres commerçants abondaient dans le même sens.
Une autre citoyenne a suggéré à l’administration municipale de rendre le transport en commun au centre-ville gratuit afin de favoriser l’achat local. Une mesure appliquée par certaines villes de la Rive-Sud et qui fonctionne, assure-t-elle.
La Jérômienne Caroline Brien, qui avait contrecarré l’an dernier le projet du parc Melançon, a pour sa part déposé un mémoire proposant diverses alternatives. Il faut privilégier le piéton au centre-ville, croit-elle.
« Il faut que les humains soient au centre de la ville. Ce sont eux qui vont aller acheter au centre-ville. Ça prend un groupe qui travaille sur la mobilité durable », préconise-t-elle.
Le maire Maher croit, quant à lui, que sa ville devra éventuellement envisager un chantier de stationnements à étages pour éviter l’étalement. Et idéalement, six étages en hauteur et quatre sous la terre.
« Ça prend plusieurs petites solutions. Ce n’est pas juste le stationnement qu’il faut régler, mais tout le déplacement », a conclu Stéphane Maher.