Transfert de jeunes écoliers à Sainte-Adèle

Par Journal Accès

Les parents de Piedmont se sentent au pied du mur

Reine Côté, collaboratrice spéciale – Une soixantaine d’écoliers de Piedmont prendront la route pour Sainte-Adèle en septembre prochain. Ce transfert de l’école primaire de Saint-Sauveur vers l’école Saint-Joseph n’enchante guère leurs parents, qui entendent bien répliquer à cette décision administrative déstabilisante.

Mercredi soir dernier, une cinquantaine de parents se sont déplacés à la salle polyvalente de Piedmont. Clément Cardin, le maire de l’endroit, Jacques Nault et Robert Dupont, deux commissaires scolaires, Bernard Bouclin, président du Conseil d’établissement, ainsi que les parents Micheline Nault et Simon Lachance, les avaient convoqués pour entendre leurs doléances face à la décision de la Commission scolaire des Laurentides (CSL).

La soirée a commencé sur une note fort émotive pour finalement se conclure dans une ambiance nettement plus constructive. N’empêche que les parents qui verront leur petit du primaire fréquenter l’école Saint-Joseph de Sainte-Adèle plutôt que l’établissement Marie-Rose de Saint-Sauveur n’entendaient pas à rire. Bon nombre d’entre eux se sont justement établis à Piedmont en raison de la proximité d’une école primaire.

Certains ont été rassurés. L’enfant ayant entamé au moins sa troisième année ou dont le frère ou la sœur fréquente déjà l’école Marie-Rose pourra continuer son parcours scolaire à Saint-Sauveur.

Fait accompli

Le commissaire Jacques Nault leur a toutefois confirmé que l’agrandissement de l’école Saint-Joseph avait été décidé il y a un an et demi. Les commissaires n’ont cependant appris qu’en décembre qu’une soixantaine de bambins de Piedmont y seraient transférés, assure-t-il.

Bien que les rencontres du 20 et du 27 janvier soient présentées comme des soirées de consultations, les parents piedmontais ont compris l’essentiel. « Nous sommes devant un fait accompli », ont rouspété plusieurs d’entre eux, avec une pointe manifeste de reproches.

Le 27 janvier prochain, le Conseil d’établissement, de concert avec le comité de parents de la CSL, accueillera les parents à la cafétéria du pavillon de la Vallée, à l’école primaire de Saint-Sauveur, à 19 h, dans le but de répondre à leurs questions. À la séance du conseil des commissaires du 10 février, la décision sera entérinée.

Injonction ou conciliation?

Les parents ont compris qu’ils disposaient d’une mince marge de manœuvre pour proposer des modifications. Marc-André Ranger, qui est avocat, a lancé l’idée d’opter pour une requête en injonction auprès de la CSL, ce qui laisserait du temps pour envisager des alternatives au transfert. « Prenons des mesures judiciaires. C’est la seule option », estime le juriste.

« Il faut faire quelque chose de légal pour arrêter le projet. Sinon, lorsque les enfants seront à Saint-Adèle, en septembre, il sera difficile de reculer », a commenté la citoyenne derrière lui.

L’idée a séduit l’assistance quelques minutes. Mais il y a les coûts et le fait que la CSL n’a outrepassé aucun droit, aucune loi, a fait remarquer la citoyenne Émilie Corbeil.

En fin d’assemblée, Micheline Nault a lancé l’idée d’exiger des programmes avec options à l’école Saint-Joseph. « Offrir des programmes avec options bonifierait cette école. Les jeunes iraient donc par choix et ce serait accepté par les parents qui n’auraient pas à payer pour le transport », estime M. Bouclin, qui considère l’idée avec intérêt.

En fin d’assemblée, les parents ont désigné Émilie Corbeil et Guillaume Gariépy pour les représenter à la consultation du 27 janvier.