(Photo : Nesrine Brikci)
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L’Apéro du Québec : Prendre un cocktail… 100 % québécois

Par Simon Cordeau

Le Québec compte de plus en plus d’artisans qui font des spiritueux, ici. Ces microdistilleries, qui créent des produits uniques et locaux, nous permettent de boire le Québec dans chaque verre, explique Rose Simard, coauteure de L’Apéro au Québec : cocktails locaux et de saison, écrit avec Max Coubès.

« Le livre est sorti en 2019. On était déjà capables de faire des cocktails 100 % locaux, avec des alcools québécois. Aujourd’hui, il y a quatre fois plus de produits disponibles. Tout ce qui se fait dans le monde, il y a une version québécoise », souligne-t-elle.

On commence même à produire des types d’alcool uniques à nous, comme l’Acerum. Cette eau-de-vie est faite grâce à de l’eau ou du sirop d’érable. « Ce n’est pas une aromatisation, comme dans un whisky ou une crème. Ici, l’érable est vraiment la matière première. Ça donne un produit qui ressemble un peu au rhum et au whisky, donc c’est assez costaud. Dans les notes de dégustation, on peut développer des goûts de pomme, de poire, de noix de coco », explique Rose.

Des produits de chez nous

Crédit : Nesrine Brikci

Certaines distilleries utilisent aussi des ingrédients locaux pour façonner des spiritueux qui se démarquent. Par exemple, la Distillerie du St. Laurent, à Rimouski, produit un gin aux notes salées et aromatisé aux algues. « Ils sont allés chercher un aromate québécois qui nous représente. C’est un goût du fleuve exporté un peu partout dans le monde », souligne Rose.

Elle mentionne aussi la distillerie Vent du Nord, à Baie-Comeau, qui utilise des aromates de la forêt boréale dans ses produits. « C’est ça qui est l’fun. Un peu partout au Québec, les distilleries utilisent leur terroir respectif, pour nous faire goûter le Québec. »

Surtout, la variété est au rendez-vous. « On est très bien servis. Il ne manque plus grand-chose à la panoplie. » La coauteure note l’exception des spiritueux qui sont des appellations d’origine contrôlée, comme la téquila ou le cognac. « Mais il y a quand même des distilleries d’ici qui importent de l’agave et la distillent », illustre-t-elle.

Du grain à la bouteille

Dans les Laurentides, Rose mentionne les distilleries Côte des Saints, à Mirabel, et La Manufacture, à Sainte-Agathe-des-Monts. Les deux font du gin et des spiritueux « du grain à la bouteille ».

La plupart des distilleries utilisent une base d’alcool à 95 % déjà faite, explique Rose. Celle-ci ne goût rien, sert de base pour construire le spiritueux et provient souvent de l’Ontario. Cependant, quelques distilleries québécoises vont plutôt partir du grain lui-même. « C’est plus de travail, mais ça donne des goûts différents. Quand les gens font leur alcool eux-mêmes, ils contrôlent son goût, sa texture. C’est aussi une façon de faire quelque chose de 100 % québécois, un produit vraiment du terroir. Tu le sens, dans le goût final. »

Rose compare ça à une soupe poulet et nouilles. « Soit tu pars avec un bouillon de poulet que tu as fait la veille, soit tu en prends un acheté à l’épicerie. Les deux soupes vont être délicieuses, mais tu peux dire à tes amis que l’une est faite maison. » Elle souligne par ailleurs que les deux procédés ont leurs avantages et désavantages.

La bière comme ingrédient?

Parmi les 55 recettes de cocktail présentées dans L’Apéro au Québec, quelques-unes utilisent la bière comme ingrédient. La question est assez polarisante, admet la coauteure. Mais cela peut permettre à des gens d’apprécier la bière sous un nouvel angle, surtout s’ils n’en sont pas friands d’emblée. « Dans le fond, on allonge nos cocktails avec du soda, du vin, du mousseux. Pourquoi ne pas utiliser de la bière? Elle a du goût, des propriétés. »

Pour la rédaction du livre, les auteurs ont rencontré les artisans de la Brasserie Dunham, dans les Cantons-de-l’Est. « C’est sûr que ce sont des buveurs de bière. Ils étaient un peu sceptiques, mais quand ils ont goûté nos cocktails, ils étaient super emballés. Ça ne dénature pas leur produit. » La bière vient plutôt complémenter le cocktail, explique Rose, par exemple en allongeant une base de gin avec une bière au cassis. « En fait, ce n’est pas pour cacher le goût de la bière, mais vraiment pour le mettre de l’avant. »


Deux cocktails de saison à découvrir

Légende d’automne

Crédit: Nesrine Brikci

« C’est un classique qui se fait super bien. Quand arrive l’automne, ce sont les saveurs qu’on recherche. »

– Rose Simard

Ingrédients

  • 1,5 oz de rhum épicé CHIC CHOC
  • 1 oz de jus de pomme brut
  • 0,75 oz de jus de citron frais
  • 0,5 oz de sirop simple
  • 6 feuilles de menthe

Garnitures

  • 1 bâton de cannelle
  • 1 tête de menthe

Étapes

  1. Verser tous les ingrédients dans le shaker.
  2. Ajouter des glaçons, puis secouer vigoureusement.
  3. Double-filtrer dans un verre rafraîchi, à l’aide de la passoire fine.
  4. Râper le bâton de cannelle au-dessus du verre à l’aide de la râpe et garnir de la tête de menthe.

 

Punch de Naël (Donne 8 verres)

Crédit: Nesrine Brikci

« C’est super facile de recevoir avec un punch. Ça enlève un peu de complexité à recevoir. Et ça se fait super rapidement. »

– Rose Simard

Ingrédients

  • 1 3/4 tasse de gin THUYA
  • 1 3/4 tasse de jus de citron frais
  • 1 3/4 tasse de sirop simple
  • 10 branches de thym
  • 1 poire, tranchée finement
  • 1 bouteille de vin blanc mousseux DOMAINE DE LAVOIE

Étapes

  1. Verser tous les ingrédients dans un bol à punch, à l’exception du vin mousseux.
  2. Laisser reposer au réfrigérateur au moins 1 heure.
  3. Au moment du service, ajouter le vin mousseux et mélanger à l’aide de la cuillère.
  4. Servir dans des verres remplis de glaçons.

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